La classe politique régionale se mobilise contre la délocalisation de services spécialisés

Réunis le 2 novembre dernier lors d’un point de presse commun, des maires et mairesses des MRC de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent ont uni leurs voix à celles, de plus en plus nombreuses, qui dénoncent la décision du CISSS de la Montérégie-Ouest (CISSMO) de délocaliser les services de gynécologie et de pédiatrie de l’Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield vers le futur hôpital construit à Vaudreuil-Dorion.

Les maires de Salaberry-de-Valleyfield, Saint-Urbain-Premier, Godmanchester et Beauharnois se sont joints aux préfètes de Beauharnois-Salaberry, Maude Laberge, qui est également mairesse de Sainte-Martine, et du Haut-Saint-Laurent, Louise Lebrun, également mairesse de Sainte-Barbe.

Prenant la parole au nom de leurs collègues, le maire de Salaberry-de-Valleyfield, monsieur Miguel Lemieux, la préfète de la MRC de Beauharnois-Salaberry, madame Maude Laberge, de même que la préfète de la MRC du Haut-Saint-Laurent, madame Louise Lebrun, ont déclaré avoir conjointement signé une lettre visant à solliciter une rencontre avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, monsieur Christian Dubé. Les élus souhaitent avoir l’opportunité de lui expliquer les raisons qui suscitent leur vive inquiétude face à la décision initiale du CISSSMO de délester l’Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield d’un grand nombre de services.

Alors que la coalition citoyenne Sauvons le Centre mère-enfant a réussi à amasser pas moins de 6500 signatures en ces temps de pandémie, le maire de Salaberry-de-Valleyfield a également souligné que les MRC de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent, en plus de 12 municipalités, ont adopté une résolution abondant dans le sens du maintien des services. S’ajoutent au nombre une trentaine d’organismes, bon nombre d’entreprises, la Chambre de commerce et d’industrie Beauharnois Valleyfield Haut-Saint-Laurent, les Corporations de développement communautaires du territoire et sept syndicats, incluant l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec.

« Il faut savoir que ce sont en tout 10 spécialisations qui quitteraient l’établissement, a mentionné le maire de Salaberry-de-Valleyfield, monsieur Miguel Lemieux. En minant ainsi son pouvoir d’attractivité, notre hôpital, qui souffre déjà d’un problème de pénurie de main-d’œuvre, aura beaucoup de difficultés à s’en remettre. C’est une forme d’iniquité flagrante. Nous ne pouvons absolument pas assister à ce scénario, qui ne pourra faire autrement que de fragiliser nos services, en demeurant les bras croisés. »

Maude Laberge, Miguel Lemieux et Louise Lebrun ont lancé un appel au ministre de la Santé pour stopper le transfert des services spécialisés de l’Hôpital du Suroît vers le futur hôpital de Vaudreuil.

Un équilibre interrégional

Pour Maude Laberge, le maintien d’un équilibre des soins entre les trois hôpitaux de la Montérégie-Ouest est indispensable pour conserver une bonne cohésion interrégionale. En plus de l’impact social, celle-ci se questionne sur les conséquences économiques de la perte des services de santé spécialisés à proximité.

« En vidant l’Hôpital du Suroît d’un si grand nombre de spécialisations, particulièrement celles recherchées par les jeunes familles, notre région deviendrait encore plus structurellement désavantagée », a-t-elle mentionné.

Mme Laberge a par ailleurs déjà observé le déménagement de certains spécialistes en gynécologie vers Vaudreuil-Dorion et s’inquiète de cet exode. Elle déplore également le manque de préparation à l’échelle régionale du CISSS de la Montérégie-Ouest, qui soutient que des compensations sont prévues pour les résidents de Beauharnois-Salaberry et de du Haut-Saint-Laurent. Or, ni la préfète ou le maire de Salaberry-de-Valleyfield n’a pu constater un tel plan à ce jour.

« On nous a parlé de l’ajout d’une maison de naissance dans la région, mais aucun plan concret à cet effet ne nous a été soumis », a mentionné M. Lemieux, qui soutient toutefois que ce nouveau service ne palliera pas aux pertes qui seront subies.

Conséquences importantes dans le Haut-Saint-Laurent

Louise Lebrun, pour sa part, a confirmé que parmi toute la gamme de services que le CISSSMO entend délocaliser, la perte de ceux qui concernent la pédiatrie et la gynécologie sont ceux qui causeraient le plus de dommages.

« Le CISSS de la Montérégie-Ouest a tout simplement ignoré ma région », a durement lancé la préfète de la MRC du Haut-Saint-Laurent et mairesse de Sainte-Barbe, qui soutient que ses citoyens auront plus d’une heure de trajet à faire et devront traverser deux ponts, soit un pont-levis et un pont payant pour accéder aux services.

Cette dernière a également rappelé qu‘il s’agirait de la deuxième fois qu’on éloignerait de tels services de la population du Haut-Saint-Laurent.

« Nous avons d’abord dû accepter, il y a plusieurs années, la fermeture des services d’accouchements à l’hôpital Barrie-Memorial qui ont été transférés à Salaberry-de-Valleyfield, a-t-elle fait valoir. On souhaite désormais nous envoyer encore plus loin. Ce ne sera pas évident de dynamiser une région où on ne cesse d’éloigner les services de santé spécialisés. »

Pour les trois élus ayant pris la parole au nom de leurs collègues, cette prise de position ne se veut en rien une action allant à l’encontre de la construction d’un hôpital à Vaudreuil-Dorion.

« Nous souhaitons de tout cœur que les citoyens de cette partie de notre région puissent disposer de leur propre hôpital pour y recevoir des soins, ont mentionné les élus. Toutefois, cela doit s’agir d’un ajout de services à une population et non pas d’une délocalisation des services d’une région vers une autre. »

Les maires et mairesses des MRC de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent soutiennent qu’un tel projet structurant n’est pas obligé de faire des gagnants et des perdants et que si le plan actuel était mis en place, cela laisserait un goût amer dans la bouche d’une forte proportion des citoyens du territoire couvert par le CISSSMO. Ils ont conclu en mentionnant qu’il y a encore amplement de temps pour apporter les changements nécessaires pour éviter que cela ne se produise.

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