Le dépotoir à ciel ouvert à Sainte-Martine continue d’inquiéter

Depotoir_Sainte_Martine-remblai-photo-ARRC-publiee-par-INFOSuroit_com(Marie-Ève Rochefort) – L’organisation des Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay  (ARRC) sonne de nouveau l’alarme devant une situation qui ne semble guère vouloir se régler malgré plusieurs interventions et articles dans les journaux. En effet, les activités de remplissage sur la zone inondable des berges du citoyen de la Municipalité de Sainte-Martine, Henri St-Ours, ont pour effet de créer un énorme dépotoir à ciel ouvert, une réelle menace pour l’environnement selon l’organisme.

Pour Marie Klaudia Dubé, présidente fondatrice de l’ARRC, la situation a assez duré et doit être résorbée.

« Je ne cherche pas le coupable, je veux simplement qu’on répare la situation. L’ARRC n’a pas le mandat de jouer la police, mais de sensibiliser la population. Si on laisse aller la situation, d’autres pourraient être tentés de faire du remplissage. On aimerait que cette situation serve d’exemple à d’autres municipalités », a-t-elle commenté.

Depotoir_Sainte_Martine-remblai-dechets-metal-photo-ARRC-publiee-par-INFOSuroit_comC’est en 2011 que le citoyen fautif aurait commencé à pousser de la terre le long des berges. Selon madame Dubé, c’est quelque 2 000 voyages de terre qui y auraient été accumulés depuis, et ce, de façon non conforme. Effectivement, lorsqu’on jette un œil sur le certificat d’autorisation de travaux demandés par Monsieur St-Ours, on peut y lire que « Aucun remblai n’est permis dans la zone inondable ». Le citoyen contreviendrait également au règlement de nuisance sur le bruit considérant les nombreux voyages effectués par des véhicules lourds pour le déversement de matières sur son terrain le long des berges.

Madame Dubé craint l’affaissement de ce remblai, lequel pourrait se retrouver dans la rivière et causer d’importants dommages environnementaux.

Depotoir_Sainte_Martine-remblai-dechets-sacs-poubelles-pneus-photo-ARRC-publiee-par-INFOSuroit_com«  Son remblai mesure 9 pieds de haut ! On ne voit même plus le tronc des arbres. S’il y a affaissement, tout ce qui a été accumulé depuis pourrait se retrouver dans la rivière comme des sacs-poubelle, des pneus, du métal et autres. Ce sont les municipalités avoisinantes qui vont écoper. La rivière n’est pas un bien particulier, c’est un bien commun, elle appartient à tout le monde », poursuit-elle.

Bien des instances ont été interpellées dans le dossier comme l’Union des Producteurs agricoles (UPA), le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et le ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) notamment. Ce dernier a d’ailleurs recueilli un échantillon de terre, lequel aurait permis d’affirmer que le sol n’était pas contaminé. Cette décision ne calme toutefois pas les craintes de Marie-Klaudia Dubé puisqu’il reste encore des zones grises à éclaircir.

Comme la Municipalité de Sainte-Martine n’a toujours pas de maire (elle est présentement en élections à la suite du départ d’Éric Brault), INFOSuroit.com a rejoint le directeur général Jean Côté. Ce dernier travaille présentement sur le dossier et affirme qu’il y aura des poursuites en vertu de l’article 227 de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme qui stipule que « la Cour supérieure peut […] ordonner la cessation d’une utilisation du sol ou d’une construction incompatible avec un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ».

Depotoir-Sainte_Martine-remblai-photo-ARRC-publiee-par-INFOSuroit_comRappelons qu’en mai dernier, une pétition a été lancée par deux étudiantes à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke, Geneviève Collin et Benafsha Amiri, lesquelles ont été stagiaires pour l’ARRC. Elles y dénoncent que « ce dépotoir, d’une superficie comparable à un terrain de football, est composé de nombreux produits dangereux pour l’environnement tels que des pneus usagés, du métal, des briques, des sols possiblement contaminés, etc. ». Elles avancent également que des « risques élevés de contamination menacent la qualité de l’eau et du sol de la rivière Châteauguay ».

Enfin, soulignons également que le 29 août dernier, INFOSuroit.com publiait l’article Un nouvel outil pour protéger la rivière Châteauguay. Ce dernier présente le Guide du bon riverain, un document renfermant une foule d’informations bien pratiques permettant d’abord de mieux connaître l’organisation environnementale derrière ce projet, mais également d’en apprendre plus sur l’importance de bien entretenir une bande riveraine et comment y arriver.

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