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Le mythe de la péréquation

Guy_Leclair-depute-du-PQ-circonscription-Beauharnois-Photo-INFOSuroit_com(Guy Leclair) – De tous les mythes entretenus par les ennemis du Québec, celui sur sa dépendance à la péréquation est sans conteste le plus tenace. Récemment, c’est le conservateur Denis Lebel qui, dans une lettre empreinte de mauvaise foi, de demi-vérités et de sophismes, faisait la leçon au Québec sous prétexte que ce dernier recevra 55 % des sommes reliés à la péréquation.

Ce que le ministre Lebel ne nous dit pas, c’est que comme la péréquation est un programme dont les sommes sont distribuées en fonction de la population, il n’y a aucun lien à faire entre le montant total reçu et l’importance qu’ont ces sommes sur le budget d’une province. Bref, si le Québec reçoit une large part de la péréquation, c’est parce qu’il a une plus grande population que les autres provinces bénéficiaires, pas parce qu’il est plus pauvre.

Si le ministre Lebel avait fait preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle, il aurait fait référence au montant de péréquation reçu par habitant. Voici les faits, pour la période 2014-2015 :

Source : Radio-Canada

Ainsi, le Québec se classe 5e sur les 6 provinces recevant de la péréquation, n’étant devancé que par l’Ontario dont l’économie est dopée par la présence de milliers de fonctionnaires fédéraux à Ottawa et par le soutien massif offert à l’industrie automobile par le gouvernement fédéral. Quant à elles, les provinces qui ne reçoivent pas de péréquation ont en commun de disposer d’importantes réserves de gaz naturel ou de pétrole.

Il importe également de relativiser l’importance de la péréquation sur le budget du Québec. Pour la période 2014-2015, par exemple, ce programme ne représentera que 2, 5 % du PIB nominal du Québec. Nous sommes loin de la dépendance !

En outre, il est important de savoir que les Québécois se paient eux-mêmes une bonne partie de la péréquation qu’ils reçoivent. En effet, les sommes de la péréquation sont puisées à même les coffres du gouvernement fédéral, lesquels sont remplis par le Québec à la hauteur de 18 % à 20%, selon les années. Bref, près d’un dollar sur cinq perçu par le Québec à même les fonds de la péréquation provient en fait directement des taxes et des impôts des Québécois !

Enfin, il importe de noter que la péréquation ne représente qu’un programme parmi tant d’autres auxquels les Québécois sont en droit de bénéficier par le fait qu’ils envoient la moitié de leurs impôts à Ottawa. Les fédéralistes aiment bien mentionner la péréquation, car il s’agit d’un des seuls programmes pour lesquels le Québec reçoit plus que sa part. Cependant, lorsque l’on tient compte de l’ensemble du portrait, la réalité est bien différente.

Dans son ouvrage Un gouvernement de trop, Stéphane Gobeil a épluché ligne par ligne les dépenses du gouvernement fédéral au Québec. Sa conclusion est limpide : dans l’écrasante majorité des programmes, le Québec reçoit moins d’Ottawa que ce qu’il lui envoie. La péréquation représente donc l’exception plutôt que la règle.

Il en va de même si l’on considère l’ensemble des transferts fédéraux et pas seulement la péréquation. Le Québec reçoit moins que la moyenne canadienne :

Tableau-transferts-federaux-Source-ISQ-et-Finances-Canada-publie-par-Guy-Leclair

Bref, la péréquation est un mirage. Un mythe destiné à faire croire à la dépendance du Québec envers le Canada. Mais les faits sont têtus. Le Québec ne se portera que mieux lorsqu’il pourra enfin voler de ses propres ailes.

Guy Leclair,
Député de Beauharnois

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Vous pouvez lire ou relire les billets précédents de Guy Leclair :

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