Herbe à poux : Salaberry-de-Valleyfield sert d’exemple

La Ville de Salaberry-de-Valleyfield prouve que réduire efficacement et significativement la quantité de pollen de l’herbe à poux dans l’air et son impact sur la santé de la population québécoise est non seulement possible, mais également facile et peu coûteux.

C’est la principale conclusion d’une étude d’évaluation réalisée entre 2007 et 2010 par la Direction de la santé publique de la Montérégie et Agriculture et Agroalimentaire Canada, soutenus par la Table québécoise sur l’herbe à poux et la Ville de Salaberry-de-Valleyfield.

L’étude démontre qu’en trois ans à Salaberry-de-Valleyfield, la concentration de pollen dans le milieu résidentiel a diminué de 58 %, ce qui a eu pour effet d’atténuer de moitié l’intensité des symptômes de rhinite allergique chez une personne sur deux.

L’implication de toute une communauté
Ces bonnes nouvelles sont le résultat des efforts de divers acteurs de Salaberry-de-Valleyfield qui se sont mobilisés depuis 2008 pour appliquer des mesures concertées de contrôle de l’herbe à poux. Des intervenants de la ville, mais aussi de tous les milieux dont CRIVERT, le CSSS du Suroît et plusieurs autres qui ont à cœur la santé de la population.

Après quelques années d’efforts, des données sur les densités de plants, les concentrations de pollen et les symptômes de rhinite allergique chez plus de 400 adultes allergiques ont été recueillies durant quatre étés à Salaberry-de-Valleyfield. Ces résultats ont ensuite été comparés à ceux d’une ville témoin, où de telles mesures de contrôle n’ont pas été appliquées.

Une amélioration de la santé
« Après seulement trois ans de contrôle concerté de l’herbe à poux, cette communauté a pu démontrer qu’en agissant ensemble, il est possible d’améliorer la santé des citoyens allergiques », souligne Dre Jocelyne Sauvé, directrice de santé publique de la Montérégie. « Les analyses montrent une diminution de la gravité de certains symptômes chez les citoyens allergiques au pollen de l’herbe à poux de Salaberry-de-Valleyfield. Les symptômes nasaux et oculaires sont moins importants à la fin de l’étude, en 2010, qu’avant l’application de mesures de contrôle, en 2007 ».

Plus particulièrement,

  • En 2010, les concentrations de pollen mesurées dans les secteurs résidentiels sont quatre fois moindres à Salaberry-de-Valleyfield que dans la ville témoin.
  • À la fin de l’étude, les concentrations de pollen sont deux fois moins élevées dans les secteurs industriels et les secteurs avec terrains aménagés (parcs, espaces verts, pistes cyclables) de Salaberry-de-Valleyfield par rapport à la ville témoin.
  • Dans les deux villes, les secteurs où on retrouve des terrains en construction ou un lieu d’élimination de neige ont les concentrations les plus élevées de pollen dans l’air, en 2010.

Une mesure simple et efficace : la coupe deux fois au cours de l’été
La mesure de contrôle de l’herbe à poux la plus pratiquée au Québec par une majorité de partenaires, soit la coupe, est démontrée efficace lorsqu’elle est réalisée aux périodes optimales pour réduire le pollen.

La coupe de l’herbe à poux, réalisée à deux reprises au cours de l’été, à la mi-juillet et à la mi-août, permet de réduire considérablement les quantités de pollen dans l’air.

Cette mesure a été pratiquée entre autres sur les bords de routes, des sites très colonisés par l’herbe à poux, et elle aurait contribué de façon importante à l’amélioration de la qualité de l’air à Salaberry-de-Valleyfield.

De plus, un autre facteur a certainement permis d’augmenter les effets du contrôle de l’herbe à poux sur la production de pollen, soit la coordination des périodes de tonte sur les 140 km de bords de routes entre la Ville de Salaberry-de-Valleyfield et le ministère des Transports du Québec.

Agriculture et Agroalimentaire Canada a démontré que deux coupes de l’herbe à poux réalisées à des périodes optimales permettent de réduire de neuf fois la production de pollen et de près de cinq fois la production de graines (semences).

La mesure fut également économique pour la Ville de Salaberry-de-Valleyfield considérant les bénéfices pour la population. L’ajout d’une coupe et l’adaptation de l’équipement municipal ont représenté un investissement d’un peu plus de 20 000 $ alors que les activités intensives de mobilisation de la communauté ont coûté 15 000 $.

Plus de 410 acteurs locaux mobilisés
Dès 2007, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a su rallier des partenaires incontournables de la communauté, si bien qu’en 2010, un peu plus de 410 acteurs locaux agricoles, industriels, institutionnels, commerciaux et du transport contrôlaient l’herbe à poux sur les terrains sous leur responsabilité ou appuyaient le projet. Cette expérience démontre l’importance du leadership municipal ainsi que le rôle essentiel de certains partenaires clés. L’implication citoyenne est un autre gage de succès. « Je demeure convaincu que la santé n’est pas seulement l’affaire du réseau de la santé et des services sociaux, c’est aussi l’affaire des municipalités. Je souhaite que d’autres élus confrontés à cet enjeu de santé publique prennent acte avec leurs partenaires qu’il est possible de réduire le pollen de l’herbe à poux sur leur territoire. Plus nous serons nombreux à emboîter le pas, mieux se portera la santé de nos citoyens », explique Monsieur Denis Lapointe, maire de Salaberry-de-Valleyfield et président du Réseau de Villes et Villages en santé.

Une préoccupation importante de santé publique
Le pollen de l’herbe à poux est très allergène. Il est la cause de la moitié de tous les cas d’allergies aux pollens rapportés en Amérique du Nord. Près de 18 % de la population québécoise âgée de 5 ans et plus souffre d’allergie à ce pollen (rhinite, conjonctivite, aggravation de l’asthme, fatigue, perte de productivité, etc.). Les coûts pour la société sont de 156 à 240 millions par année.

Les changements climatiques anticipés, l’allongement des saisons polliniques et l’accroissement des concentrations de pollen d’herbe à poux laissent croire que la population allergique sera en augmentation au cours des prochaines décennies.

« L’évaluation du projet démontre que deux coupes réalisées au bon moment dans l’année, de manière coordonnée entre les divers partenaires et à certains endroits propices permettent de réduire significativement la quantité de pollen dans l’air et ainsi d’améliorer la qualité de vie des résidents. Les résultats de cette évaluation seront communiqués à l’ensemble du monde municipal et nous encourageons les différentes communautés à s’inspirer du succès que le projet a connu à Salaberry-de-Valleyfield », conclut Dre Jocelyne Sauvé, directrice de Santé publique de la Montérégie.

Pour plus d’information sur l’herbe à poux, consulter les sites Internet de Santé Montérégie et  de Santé et Services sociaux Québec.


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Posté dans: Environnement, Nouvelles générales, Santé

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