Économie mondiale : La Chine, Las Vegas, la Grèce & +

(Michel Falardeau) – Au cours des derniers mois, la crise des dettes souveraines en Europe a fait régulièrement la manchette des médias. Certains pourraient penser que ces problèmes surviennent sur un autre continent et qu’ils ne nous concernent guère. Mais ce serait oublier que nos banques, nos fonds mutuels et nos fonds de pension ont, par le passé, diversifié leurs investissements à travers le monde. Avec cette diversification, ils ont cherché avant tout à miser sur des valeurs sûres, notamment sur les banques européennes. Et c’est notamment à travers ces placements que la crise des dettes souveraines en Europe pourrait, tel un tsunami, traverser l’Atlantique et avoir des répercussions jusque dans nos foyers.

C’est pourquoi, mardi (14 février), dans un dossier intitulé L’Europe pourrait-elle sortir grandie de la crise des dettes souveraines qui l’afflige ?, je présenterai un bref historique de cette crise et tenterai d’en dégager les enjeux majeurs. D’ici-là, je vous offre comme dimanche dernier, une série de capsules économiques sur ce qui se passe ailleurs dans le monde.

La Chine permet aux opérateurs de casino de Las Vegas de mieux s’en sortir
En 1999, le territoire de Macao était remis par le Portugal à la Chine. Réputée pour ses maisons de jeu, cette île a par la suite ouvert son territoire aux entreprises étrangères. S’ensuivit rapidement un « boom » de ses revenus de casino qui totalisaient 32,5 milliards de $US en 2011, cinq fois supérieurs à ceux de Las Vegas aux États-Unis.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, Wynn Resorts et Sands, deux grands opérateurs américains  de casino, tirent près de 75% de leurs revenus de Macao; c’est ce qui leur a d’ailleurs permis de compenser largement les impacts sévères de la crise économique de 2008-2009 sur leurs opérations de Las Vegas.

L’Iran riposte à l’embargo européen en prenant l’offensive
L’Iran répond à l’offensive des Européens par l’offensive. Alors que l’Union européenne a décrété un embargo progressif sur l’achat de pétrole iranien, le président du parlement iranien, M. Ali Larijani, aurait déclaré que le parlement était prêt à arrêter toute exportation de pétrole vers l’Europe.

De faibles taux d’intérêt aux États-Unis jusqu’à la fin de 2014
À sa réunion du 25 janvier, la Réserve fédérale des États-Unis a annoncé qu’elle n’avait pas l’intention de hausser les taux d’intérêt avant la fin de 2014, espérant ainsi contribuer à la relance de l’économie. Son président, M. Ben S. Bernanke, a indiqué qu’une troisième opération d’assouplissement quantitatif (« Quantitative Easing » en anglais) demeurait encore une option envisageable.

La Banque d’Angleterre injecte 50 milliards de livres dans son économie
Dans un effort pour prévenir une deuxième récession que pourrait engendrer les difficultés économiques auxquelles sont confrontés certains pays de la zone euro, la Banque d’Angleterre entend stimuler son économie en y injectant une somme additionnelle de 50 milliards de livres (79 milliards $US), portant ainsi à 325 milliards de livres (515 milliards $US) le montant total de son programme d’assouplissement quantitatif depuis 2009. Les États-Unis leur emboiteront-ils bientôt le pas avec une troisième opération d’assouplissement quantitatif ?…

Sévère mise en garde de Standard&Poor’s auprès des politiciens américains
Standard&Poor’s avise les politiciens américains que leur pays risque une décote au cours des prochains six à vingt-quatre mois s’ils n’arrivent pas à s’entendre sur un plan crédible visant à contenir le déficit budgétaire des États-Unis et l’évolution galopante de leur dette publique. L’agence de notation reconnait cependant que rien ne peut être fait d’ici aux élections de novembre prochain, mais elle leur lance ainsi un sévère avertissement qu’ils devront s’atteler en priorité à cette tâche au lendemain du vote.

Le froid intense réveille plusieurs pays européens
Le froid intense qui couvre présentement l’Europe met en lumière la forte dépendance de plusieurs pays à l’égard du gaz naturel fourni par la société russe Gazprom. En effet, au lieu d’accroître ses exportations pour combler ce sursaut de demande de la part de ses clients européens, au contraire, la Russie, à la veille d’élections prochaines, les a réduites pour satisfaire ses propres électeurs, laissant ainsi l’Europe dans le froid. Gageons que certains pays tenteront prochainement de diversifier leur approvisionnement en gaz naturel en développant leurs propres gisements de gaz de schiste et en important davantage de gaz naturel liquéfié.

La Banque centrale européenne réduirait le fardeau fiscal de la Grèce
Pour pallier au fait que la Grèce manquerait ses cibles budgétaires de 15 milliards d’euros, l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont exigé d’elle qu’elle réduise le salaire minimum de même que certains bénéfices additionnels de pension, qu’elle réduise sa fonction publique de 15 000 postes et qu’elle abolisse les bonus des vacances de Noël, de Pâques et d’été, représentant généralement d’un à deux mois de salaire supplémentaire. Les partis formant la coalition de transition du gouvernement grec se sont concertés pour finalement signer une entente avec ces créanciers publics jeudi dernier.

Ce qui aurait largement contribué à débloquer ces négociations, c’est le fait que la BCE aurait tout dernièrement consenti à mettre de l’eau dans son vin en laissant aller tous les profits qu’elle aurait engrangés sur les quelque 40 milliards d’euros en bonds grecs qu’elle a achetés l’an dernier pour venir en aide à ce pays qui ne trouvait alors plus d’acquéreur pour financer sa dette. Cette concession de la part de la BCE réduirait le fardeau fiscal de la Grèce de 11 milliards d’euros.

Mais les partenaires européens de la Grèce y mettent leurs conditions
Mais les ministres européens des Finances ont encore posé trois conditions qui doivent toutes être réalisées avant qu’ils acceptent d’implanter le second plan de sauvetage de 130 milliards d’euros en faveur de la Grèce :

  • Le parlement grec doit ratifier l’entente survenue avec ses créanciers publics et contenant toutes les mesures d’austérité budgétaire qu’ils exigent;
  • Les leaders politiques grecs de la coalition au pouvoir, qui détiennent 252 des 300 sièges au parlement, doivent de plus s’engager fermement à poursuivre l’implantation de ces mesures après les élections d’avril prochain;
  • Le gouvernement grec doit enfin identifier et implanter, dès 2012, d’autres mesures structurelles d’austérité visant à réduire le budget de l’État d’un montant additionnel de 315 millions d’euros.

Il faut bien comprendre qu’après les maigres performances de la Grèce à livrer les compressions exigées lors du premier plan de sauvetage, la confiance de ses partenaires européens a été sévèrement ébranlée envers ce pays jugé récalcitrant. Pas étonnant dès lors qu’ils exigent désormais de fortes garanties de sa part avant de lui concéder de nouveaux prêts. Comme le résumait si bien M. Jean-Claude Juncker, premier ministre du Luxembourg et président de l’Eurogroupe qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro, « pas de versement sans implantation ! ». C’est ce qu’on appelle mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t ».

Six ministres grecs ont démissionné au cours des derniers jours, illustrant bien le grand malaise suscité par ces mesures d’austérité non seulement dans la population, mais au sein même de l’Exécutif du gouvernement grec. Le vote sur l’entente a eu lieu dimanche. Il a été accepté avec 199 voix de majorité au grand désarroi des citoyens grecques qui sont immédiatement descendus dans les rues afin de manifester. Les manifestations ont été violentes et on dénombre de nombreux blessés.

Les ministres européens des Finances discuteront à nouveau mercredi prochain sur les développements de la fin de semaine pour décider s’ils accordent ou non le plan de sauvetage de 130 milliards d’euros à la Grèce. Plusieurs pays européens misent sur le règlement final de ces négociations pour voir enfin baisser les taux d’intérêt qu’ils doivent payer sur leurs nouveaux emprunts.

Vous pouvez lire les billets précédents de Michel Falardeau sur l’Économie Mondiale :


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Une réponse à "Économie mondiale : La Chine, Las Vegas, la Grèce & +"

  1. Denise St-Germain dit :

    Merci Michel pour tes capsules économiques. Super intéressant!!

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