Création d’un Comité de vigilance des gaz de schiste

Huntingdon Riviere Chateauguay au centre-ville mars2011 Photo INFOSuroit.com_(Jean-Pierre Major) – Beaucoup d’action au cours des derniers jours concernant le gaz de schiste. Vendredi le quotidien Le Devoir révélait qu’un rapport commandé par le Vérificateur général du Québec révèle que nos usines d’épuration “ne sont pas conçues” pour traiter les eaux de fracturation du gaz de schiste. Une nouvelle en lien direct avec la création la veille à Huntingdon du Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît.

Ce nouveau regroupement est issu d’une importante réunion de représentants de plus de neuf organismes de défense de l’environnement tenue jeudi soir à Huntingdon.

France Lemieux est l’instigatrice de la rencontre. À titre personnel, elle a invité plusieurs intervenants de la région de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent et des citoyens préoccupés par la question du traitement des eaux de fracturation du gaz de schiste à l’usine d’épuration des eaux de la municipalité de Huntingdon.

Des groupes environnementalistes représentés jeudi, il y avait les Amis et riverains de la rivière Châteauguay (ARRC), Crivert, Scabric,  Nostra-Terra, Comité ZIP du Haut-Saint-Laurent, Comité pour la réhabilitation de la rivière Châteauguay (CRRC), Centre d’intendance écologique Latreille (Ciel), Cultivez la différence  et le Régleau. Parmi la trentaine de personnes présentes, il y avait aussi des représentants du Regroupement gaz de schiste Verchères qui connaissent bien le dossier du gaz de schiste. Albert Geuzaine et Michel Falstrault ont offert l’appui de la coordination du Regroupement provincial contre les gaz de schiste.

Le premier constat à la suite d’un tour de table, est que les gens présents sont très sensibilisés au problème des gaz de schiste, de l’état de la rivière Châteauguay et qu’ils se sentent tous interpelés particulièrement par le traitement “risqué” des eaux de fracturation du gaz de schiste à l’usine de traitement de Huntingdon.

Il y a eu de très nombreux échanges d’informations sur les risques et les problèmes liés à ces pratiques. On a élaboré quelques propositions d’actions notamment :

  • Rencontrer Stéphane Gendron, le maire de Huntingdon;
  • Contacter les conseillers municipaux de la région pour qu’ils s’opposent aux forages et au traitement des eaux usées issus du forage ou de l’exploration;
  • Rechercher des données scientifiques plus complètes;
  • Bâtir un argumentaire solide.
  • Informer et sensibiliser le public (conférences, etc.)

Le Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît (Suroit Shale Gas Watch Committee) formé de France Lemieux, Francine Poupart, Louis Bruneau, Claude Perron, Lise Maisonneuve et André Meloche, aura donc à organiser les suites à donner à ces propositions. Une première rencontre est prévue lundi le 30 janvier.

De l’aide de l’extérieur est arrivé le lendemain de la création du Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît. En effet l’article de Louis-Gilles Francoeur paru dans le quotidien Le Devoir vendredi mentionne qu’une “expertise commandée par le Vérificateur général du Québec conclut que nos usines d’épuration municipales «ne sont pas conçues» pour traiter les eaux de fracturation de l’industrie des gaz de schiste. L’article de M. Francoeur “Traitement des eaux de fracturation du gaz de schiste – Les usines d’épuration ne suffisent pas” fait référence au rapport de l’expert en toxicologie environnementale Raymond Van Collie.

Ce dernier a passé en revue les produits chimiques «utilisés» pour la fracturation hydraulique pour constater que, parmi les 56 principaux, 14 % sont réputés «toxiques» au sens de la Loi canadienne de protection de l’environnement (LCPE) et que 25 % de ces produits sont «cancérigènes». Quant aux 48 produits de fracturation récupérés via le reflux vers la surface du méthane, 27 % sont reconnus comme toxiques et 19 %, comme cancérigènes. Dans ce contexte, la volonté des ministères québécois d’autoriser les usines municipales pour traiter ces eaux de fracturation «paraît peu appropriée, même pour un faible transfert (de 1 % seulement) car les stations d’épuration municipale ne sont pas conçues pour les substances des eaux usées de l’industrie et peuvent être affectées par ces dernières», conclut M. Van Collie.

Huntingdon riviere Chateauguay eau centre-ville Photo INFOSuroit.com_ v6Dans ce contexte, il appert qu’il y a encore de nombreux éléments inconnus et il semble prématuré et surtout risqué de traiter des eaux de fracturation du gaz de schiste. Il ne faut pas penser uniquement à nous aujourd’hui, mais aussi à nos enfants et petits-enfants. Quand TOUS les risques seront connus, des décisions pourront se prendre en connaissance de cause.

D’ici là je salue, les citoyens de la région qui s’impliquent. Bravo à ceux et celles qui ont eu le courage d’initier le Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît.

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5 Réponse à "Création d’un Comité de vigilance des gaz de schiste"

  1. France Maice dit :

    Un comité de vigilance dans la région, une évidente nécessité! Les citoyens et les élus ont besoin d’être tenus informés et se doivent de rester vigilants en ce qui concerne leur milieu de vie et leur environnement, entre autres.
    Il y va de notre santé à tous.

  2. INFOSuroit dit :

    Bonjour M. Latreille, Merci de suivre INFOSuroit.com. Malheureusement les envois aux abonnés de notre site se font automatiquement à partir d’un squelette via WordPress France et le thème que nous utilisons. Je ne suis pas en mesure de changer cela. Par contre sur le site INFOSuroit.com et particulièrement dans les articles si vous voyez le mot e-mail, ou d’autres anglicismes, faites moi-le savoir svp.

  3. Jean-Marie Latreille dit :

    Dans vos communiqués en français à vos abonnés, pouvez-vous utiliser le très beau mot français «courriel» plutôt que e-mail. La diversité est nécessaire non seulement pour la nature mais aussi dans les sociétés humaines et culturelles. «Cultivez la différence!». Merci.

  4. Denis Besner dit :

    La mise sur pied d’un comité de vigilance sur les gaz de schiste est une excellente nouvelle pour notre région.
    L’implication citoyenne est d’une importance capitale si l’on veut que soit pris en compte les intérêts de santé publique, de l’environnement et du bien être de la population qui occupe le teritoire.

    À ce jour, l’industrie gazière et son principal complice le gouvernement Charest ont agit de façon cavalière en nous imposant leur agenda visant l’exploitation des gaz de schiste.

    On ne peut rester indifférent, on ne peut laisser l’industrie du gaz s’approprier notre territoire et le laisser à l’abandon une fois ses ressourses épuisées. Il nous faut s’impliquer maintenant, pendant qu’il est encore temps.

    Bravo pour votre initiative!

  5. Manon Helpin dit :

    Svp veuillez me tenir informe des lieux et dates des rencontres afin que nous puissions y assister. Merci

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