Théâtre – Première réussie pour L’autruche et la taupe

(Marie-Ève Rochefort) – Hier soir (6 juin) le Théâtre de la Rivière-Noire présentait la première de la comédie policière L’autruche et la taupe à la Cabane à Midas, à Saint-Chrysostome. La salle était tout près d’être pleine lors du dévoilement du fruit de ces huit mois et demi de travail acharné. Outre quelques accros au niveau du dialogue, lesquels étaient probablement imputables au stress causé par cette première, les comédiens nous ont offert un excellent spectacle, tout en faisant travailler nos méninges.

Rappelons que le synopsis de la pièce raconte la vie de Thomas, un auteur dramatique en mal d’inspiration qui voit sa vie basculer le jour où un texte de théâtre prometteur lui tombe entre les mains. Le problème, c’est que ce cadeau du ciel n’arrivera pas seul. Thomas sera le principal suspect dans une histoire de meurtres. Comme si ce n’était pas assez, il sera aussi confronté à Benito, un cousin des plus excentriques, à son beau père Jean-Marie, un homme de théâtre tout simplement insupportable et à sa femme Sarah, qui semble frôler la dépression.

Un de mes coups de cœur est sans aucun doute le personnage de Tony (gauche de la photo), interprété par Julien Provost, une nouvelle recrue au sein de l’atelier de théâtre de Charles Maheux. Il y joue un jeune garçon que l’on pourrait qualifier « d’autiste sur les bords ». Attachant et comique, il ne manquera pas de vous surprendre. L’autre de mes favoris est aussi un nouveau venu au Théâtre de la Rivière-Noire. Il s’agit de Roger Dubuc (droite de la photo), qui nous livre une solide performance dans la peau de Thomas, le personnage principal. Dégageant une indifférence assez particulière face aux problèmes que lui apportent ses proches, il fait rire continuellement le public avec ses nombreuses répliques cinglantes.

Une adaptation, un travail de moine

La comédie policière L’autruche et la taupe, étant une œuvre française, regorge d’expression peut-être un peu méconnue des Québécois.

Afin de permettre au public d’apprécier le spectacle au maximum et de faciliter la tâche des comédiens, Charles Maheux, le metteur en scène, a fait un travail colossal en adaptant le texte.

« C’est quasiment une réécriture et c’est ce qui m’a pris le plus de temps. J’ai aussi coupé l’épilogue qui, selon moi, ne faisait que mélanger les gens. Ça n’ajoutait rien à la pièce. Ce qui était intéressant, c’était de savoir qui était l’assassin. Toutefois, ça a pris un certain temps avant que je ne trouve comment finir la pièce », commente-t-il.

Il est aussi important de rappeler que même s’il s’agit de théâtre amateur, les spectateurs auront l’impression d’assister à du théâtre professionnel.

« Je les fais vraiment travailler comme si c’était des pros, j’attends la même affaire d’eux autres. Je trouve que ça vaut la peine parce qu’on fait déplacer les gens et qu’on les fait payer. Je veux qu’on offre un bon spectacle coûte que coûte », ajoute-t-il.

Quelques améliorations à la salle

Les gens étant venus l’année dernière pour assister à la pièce Tricoté serré remarqueront que la salle a quelque peu changé. D’abord, les éclairages se trouvent maintenant sur des herses plutôt que sur des trépieds, et trente places ont retirées. Les spectateurs seront assurément ravis de voir que des étages ont été construits afin de permettre aux gens de la dernière rangée de voir aussi bien que ceux à l’avant.

Encore des représentations

Pour ceux qui n’ont pu se présenter à la première de L’autruche et la taupe, sachez que vous pouvez toujours vous reprendre les 8, 14 et 15 juin, à 20 h, ainsi que le 9 juin, à 13 h 30, à la Cabane à Midas, à Saint-Chrysostome.

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