Le pacte fiscal annoncé par le gouvernement Couillard a secoué de nombreuses personnes et organisations ces derniers temps et il continue de le faire alors que l’on apprend que ce dernier privera l’entretien et la mise à niveau sécuritaire de la Route verte sur le territoire de la MRC de Beauharnois-Salaberry de 55 000 $ annuellement. Depuis 2011, cette route traverse la région sur 52 kilomètres entre Sainte-Martine et Salaberry-de-Valleyfield et relie directement 4 de ses 7 municipalités. Pour souligner l’intégration des pistes cyclables du Parc régional de Beauharnois-Salaberry au réseau de la Route verte, le député libéral Stéphane Billette était sur place en 2011 aux côtés du préfet de la MRC Yves Daoust et de Lucie Lanteigne de l’organisme Vélo Québec.
– Un vélo tout neuf, dont on a retiré les pneus –
Pour la MRC de Beauharnois-Salaberry, cette nouvelle constitue un net recul en arrière, alors que la région s’est mobilisée et a lutté avec acharnement pendant plus de dix ans, pour d’abord identifier en 2008 un tracé optimal de la Route Verte se situant à 95 % en site propre (sur piste cyclable), obtenir en 2010 son approbation définitive et finalement procéder à son inauguration en date du 21 juin 2011.
« Ce que le gouvernement vient d’annoncer, c’est l’équivalent pour notre MRC d’un vélo tout neuf qu’un cycliste vient de se procurer, mais qu’après 3 ans d’usure on juge qu’il en a assez fait pour lui retirer ses pneus. Ce n’est pas peu dire, à l’échelle du Québec, cette mesure représente pas moins de 2,8 millions $ de moins pour l’entretien de la Route Verte » de souligner le préfet de la MRC de Beauharnois-Salaberry, Yves Daoust.
– La Route Verte : l’autoroute du vélo –
Il est dommage que l’austérité budgétaire vienne hypothéquer une infrastructure de transport tel que la Route Verte, véritable autoroute du vélo. En étant intégré depuis 2011 à l’axe fluvial (#3) de la Route Verte, le Parc régional de Beauharnois-Salaberry fait partie d’un réseau qui longe la rive sud du fleuve Saint-Laurent et qui s’étend de Lévis à Salaberry-de-Valleyfield, soit une distance de 325 km. À l’échelle panquébécoise, cette autoroute du vélo s’étend sur 5 358 km et traverse tout près de 400 municipalités !
Force est d’admettre que la Route Verte constitue une infrastructure et un levier de développement économique pour plusieurs régions et petites municipalités du Québec. Par ailleurs, il faut rappeler que ce tronçon de la Route Verte, jumelé au Parc régional de Beauharnois-Salaberry, jouit d’une notoriété plus qu’enviable et constitue à la fois une infrastructure de loisirs et de transport accessible à toute la population, et ce, dans un environnement sécuritaire pour les usagers.
L’annonce de cette ponction budgétaire par Québec arrive par surcroît à un bien mauvais moment, alors que notre région s’apprête à s’engager dès 2015 dans une importante campagne de séduction promotionnelle. À ce sujet, vous pouvez lire ou relire l’article Projet de visibilité nationale pour Beauharnois-Salaberry.
– Des efforts supplémentaires à prévoir –
Pour la MRC de Beauharnois-Salaberry, l’abolition de cette somme récurrente allouée à l’entretien de ce réseau cyclable signifie donc qu’il faudra faire autrement et apprendre à développer de nouveaux partenariats.
« Il ne faut pas perdre de vue que le réseau du Parc régional de Beauharnois-Salaberry s’étend sur quelque 70 km de pistes cyclables et qu’il se fait vieillissant, ayant plus de 15 ans d’existence. Il nous faudra donc s’armer de patience et redoubler d’effort pour espérer maintenir le niveau de qualité du service et des infrastructures » de conclure Isabelle Roy, coordonnatrice au Parc régional de Beauharnois-Salaberry.
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