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Économie mondiale – Pénurie mondiale d’eau potable et la Chine cherche des sources d’énergie

Michel Falardeau est un collaborateur d’INFOSuroit.com depuis février dernier.  Ce citoyen de Saint-Anicet dans le Haut-Saint-Laurent est un passionné d’économie. M. Falardeau sait que que dans ce domaine, nous sommes tous inter-reliés peu importe où nous nous trouvons sur la planète.  Avec l’aide de ses billets sur l’Économie mondiale, notre blogueur nous permet d’en apprendre un peu plus. Cette semaine, les nouvelles économiques qui retiennent l’attention concernent notamment les sources d’énergie et l’eau potable.

Seuls des investissements massifs pourraient éviter une pénurie mondiale d’eau potable.
On retrouve de l’eau une peu partout sur notre planète, mais seulement 3% sont constitués d’eau douce. De ces 3%, les deux tiers sont prisonniers des glaces, n’en laissant finalement que 1% disponible pour les hommes ainsi que pour la majorité des plantes et des animaux. Et, encore là, une partie de cette eau est polluée ou impropre à la consommation humaine.

Une étude des Nations Unies révèle qu’au cours du dernier siècle, l’utilisation de l’eau par l’homme a augmenté deux fois plus rapidement que la population elle-même. Une autre étude indique que l’agriculture, à elle seule, est responsable de plus de 90% de la consommation humaine d’eau. Elle en est aussi une des principales sources de pollution.

Les Américains consomment en moyenne de 100 à 150 gallons d’eau par jour.

À 20 gallons seulement par jour, les Chinois et les Indiens les rattraperont progressivement en adoptant graduellement le style de vie occidental et en développant leur agriculture pour subvenir à leurs propres besoins alimentaires. Une telle explosion de la demande d’eau dans les pays émergents exigera une gestion plus rigoureuse de cette ressource de même que des innovations technologiques pour rendre potables des réserves d’eau jusqu’ici inaccessibles pour la consommation humaine.

Selon l’Organisation du commerce et du développement économique (OCDE), les investissements mondiaux annuels dans les infrastructures de l’eau devront être majorés de 500 milliards de $US par année, d’ici 2025, non seulement pour rajeunir les installations désuètes des pays développés, mais surtout et bien davantage pour combler les besoins croissants des pays émergents.

La Chine parcourt le monde à la recherche de sources d’énergie
Depuis que l’Arabie Saoudite a alloué sa première concession pétrolière aux États-Unis en 1933, la politique étrangère américaine a gravité en très grande partie autour de la protection de ses intérêts pétroliers à travers le monde, notamment au Moyen-Orient.

Mais récemment, la Chine s’est rapidement hissée au rang du deuxième plus important pays importateur de pétrole. Aujourd’hui, elle achète son pétrole surtout du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Iran, Irak, …) et de l’Afrique (Angola, Lybie, …), deux régions de la planète plus ou moins stables sur les plans économique et politique.

Pour davantage sécuriser ses approvisionnements, elle lorgne maintenant de plus en plus du côté d’un pays stable, ouvert aux investissements étrangers et doté de la deuxième plus grande réserve de pétrole au monde… le Canada ! Eh oui, chez nous, juste dans la cour arrière des États-Unis.

La Chine pousse même l’audace jusqu’à participer, avec la collaboration de partenaires privés américains, au développement de l’industrie du gaz et du pétrole de schiste chez nos voisins du sud de façon à s’assurer d’un approvisionnement énergétique régulier additionnel ainsi que d’un transfert d’expertise technologique en ce domaine qui pourrait lui être grandement utile à domicile.

Un nouveau géant énergivore vient donc s’insérer dans la course que se livraient déjà les  États-Unis, l’Europe, le Japon et bien d’autres en quête de pétrole à travers les continents… ce qui contribue largement à pousser à la hausse le prix du pétrole, ainsi que de l’essence, et accentue les tensions entre les pays importateurs de cette denrée non seulement essentielle à leur économie et au bien-être de leur population, mais également stratégique au bon fonctionnement de leurs forces armées.

La Chine investit massivement en Afrique… et les États-Unis réagissent.
Les dirigeants chinois ont créé le Fonds de développement Chine-Afrique avec le mandat de financer des projets profitant à la fois à la Chine et à l’Afrique. À date, ce Fonds a investi l’équivalent de 1,1 milliard de $US dans 30 projets ciblant davantage la construction et le financement d’infrastructures de pays africains en échange de leurs ressources naturelles dont la Chine a tellement besoin : le minerai de fer, les métaux précieux, l’énergie… Et il s’attend à recevoir du gouvernement chinois l’équivalent de 2 à 3 milliards de $US supplémentaires cette année-ci pour hausser ses engagements en sol africain.

C’est en utilisant une approche commerciale du même type que les Chinois ont réussi à signer une entente avec la Lybie pour s’approvisionner auprès d’elle en pétrole… et ils ont fait de même en Irak. Situation pour le moins ironique où la Chine profite des ressources naturelles de deux pays pourtant « libérés » grâce à l’appui militaire des États-Unis et de l’Europe. Préoccupés par cette montée rapide de la coopération et des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, les États-Unis ont réagi en mettant sur pied une unité de commandement militaire, stationnée en territoire africain, avec le mandat spécifique de s’assurer qu’aucun pays n’obtienne un accès privilégié aux ressources naturelles du continent africain… Deux superpuissances mondiales, deux approches fort différentes du commerce international.
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Si vous souhaitez lire ou relire les précédents billets et dossiers de Michel Falardeau sur L’Économie mondiale, voici les liens à suivre :

 


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