(Marie-Ève Rochefort) – Jeudi soir (18 avril), dans le cadre de la 17e édition des Fêtes internationales du théâtre du Collège de Valleyfield, la troupe italienne Scimmie Nude présentait la pièce Fear and Desire à la salle Albert-Dumouchel. Malgré la langue étrangère, le metteur en scène Gaddo Bagnoli aura réussi son défi, soit de faire en sorte que les spectateurs apprécient la représentation et surtout, qu’ils comprennent les différentes thématiques abordées.
La pièce mettait en scène les comédiens Claudia Franceschetti, Marco Olivieri et Andrea Magnelli. On les reconnaît en présence de leur metteur en scène. Il faut toutefois savoir que la troupe, composée de 7 personnes, n’était pas complète. En effet, le comédien Igor Lodo et la directrice Francesca Audisio ont malheureusement été retenus en Italie.
Instincts primitifs
Le synopsis de la pièce relate que « deux hommes approchent la femme et commencent à l’interroger furieusement, à la persécuter ; mais au moment où ils la quittent, elle les supplie de rester… » On comprend aussi qu’il n’y a pas vraiment moyen de résumer la pièce Fear and desire puisqu’il n’y a pas d’histoire spécifique, tout simplement parce que chaque spectateur en tirera sa propre perception.
Malgré tout, tous s’entendaient pour dire que la représentation renfermait quelque chose de sexuellement explicite ou implicite, d’animal et de primitif. Bien que la majorité de l’auditoire ne comprenait pas l’italien, la mise en scène, le jeu d’acteur, la musique et les éclairages en disaient beaucoup sur le contenu de Fear and desire.
Gaddo Bagnoli, qui est aussi l’auteur de la pièce, explique d’ailleurs que l’instinct était l’un des principaux thèmes de la pièce présentée à la salle Albert-Dumouchel du Collège de Valleyfield :
« Les enfants, en raison de leur pureté, expriment naturellement leurs instincts, alors que les adultes tentent du mieux qu’ils le peuvent de les réprimer. La sexualité, c’est quelque chose d’important, mais le pouvoir l’est d’autant plus. Fear and desire démontre en quelque sorte le désir qu’un humain peut ressentir face au pouvoir qu’il veut posséder et la peur de le perdre ».
À certains moments, la pièce met en scène deux hommes qui se battent pour obtenir les faveurs de la femme, alors qu’ailleurs, c’est elle qui utilise ses talents de séductrice pour se sentir désirée. Le ballon et la balle rouge utilisée lors de la pièce illustrent bien le tout : les deux comédiens les utilisent comme un oiseau userait de son plumage coloré pour séduire la femelle lors de sa parade de l’amour.
En terminant, monsieur Bagnoli explique qu’il a surtout travaillé avec l’improvisation pour monter son spectacle :
« Je demandais aux comédiens de me jouer des animaux, qui agissent en fonction de leur instinct. L’humain est victime de sa tête et il paie pour penser. On le délivre donc de sa tête avec les animaux et l’instinct. C’est de cette façon que j’ai pu créer la mise en scène. Le texte est venu après ».
Selon l’auteur, un spectacle n’en est pas un si on ne peut le comprendre en enlevant les mots. Bref, bravo à toute l’équipe pour cet excellent spectacle qu’est Fear and desire.
Les Fêtes internationales du théâtre se poursuivent au Collège de Valleyfield jusqu’à samedi soir.
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