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Record de pluie à Saint-Anicet – Les répercussions

Champ-agricole-inonde-Saint-Anicet-record-de-pluie-photo-INFOSuroit(Marie-Ève Rochefort) – Mardi le 11 juin, la Municipalité de Saint-Anicet a reçu 71,6 mm de pluie, établissant ainsi un nouveau record. Les ventes de bottes d’eau ont probablement grimpé, parallèlement au plaisir des enfants à sauter dans les flaques, mais certains agriculteurs doivent se ronger les ongles ces temps-ci. D’ailleurs, les précipitations continuent de prendre d’assaut le territoire : environ 152 mm de pluie sont tombés sur la municipalité de la MRC du Haut-Saint-Laurent depuis le début du mois. La photo représente d’ailleurs un terrain agricole sur la Route 132 à Saint-Barbe, à la frontière de Saint-Anicet.

En entrevue avec INFOSuroit.com, André Cantin, météorologue pour Environnement Canada, affirme que l’événement de pluie s’est poursuivi sur quelques heures.

« Une journée climatologique en été est de 2 h le matin à 2 h le lendemain. Entre le mardi 11 juin, à 1 h et le mercredi 12 juin, à 4 h, il est tombé 79,8 mm de pluie sur Saint-Anicet ».

Ajoutons à cela que sur les 16 premiers jours du mois, la municipalité a connu 9 journées de pluie. Il reste donc peu de jours de chaleur pour assécher cette importante quantité d’eau.

D’importantes répercussions

Louis_Eric_Trepanier-producteur-grandes-cultures-Saint-Anicet-photo-INFOSuroitLouis-Éric Trépanier, producteur de grandes cultures à Saint-Anicet, produit environ 350 acres de blé pour consommation humaine, 500 acres de soya non-OGM et quelque 600 acres de maïs. Il est l’un de ces agriculteurs qui ont été touchés par les grandes quantités de pluie qui sont tombées sur le territoire récemment.

« C’est difficile de chiffrer les dommages, mais c’est sur que toutes les terres ont été affectées avec les surplus d’eau. C’est environ 20 à 25 acres qui sont des pertes quasi totales à cause des inondations. C’est dur à ce stade-ci de l’année de chiffrer les dommages des excès de pluie », commente-t-il.

On peut toutefois se donner une idée en se disant que, pour la semence de maïs, on parle d’environ 120 $ à 150 $ de l’acre alors qu’il est question de 100 $ à 150 $ de l’acre pour l’engrais. N’oublions pas les pesticides, qui représentent environ un 30 $ de l’acre et la préparation du terrain. Pour reprendre les mots de monsieur Trépanier, ça s’accumule assez vite.

Outre les problèmes financiers, les agriculteurs doivent jongler avec les mauvaises herbes.

« Les mauvaises herbes vont pouvoir pousser tout l’été. Ça va prendre des arrosages supplémentaires pour pouvoir contrôler les mauvaises herbes pour qu’elles ne deviennent pas envahissantes. Si elles ne sont pas arrosées au bon stade, il faudra plus de produits pour en venir à bout », fait-il savoir.

Ajoutons à tout cela les surcharges de travail :

« Quand il y a de grandes pluies, on est arrêté parce qu’on ne peut pas faire les travaux aux champs. Les petites fenêtres de beau temps qu’on a représentent donc des heures pas possibles. Dimanche, il est encore tombé 20 mm. On est encore arrêtés pour 2 à 3 jours certains avant de pouvoir retourner aux champs », d’ajouter monsieur Trépanier.

Les producteurs de grandes cultures ne vivraient pas les grandes précipitations comme les producteurs maraîchers. Les premiers vont voir leur rendement être affecté avant la qualité. En fait, il est encore trop tôt dans l’année pour voir les effets sur la qualité du produit. De leur côté, les producteurs maraîchers vont assurément souffrir de problèmes de commercialisation puisque leurs produits, qui doivent être conformes à certaines normes de qualité, sont vendus sur nos tablettes.

« On va avoir moins de récolte à la fin de l’année, mais le produit va tout de même être vendable, contrairement aux maraîchers », conclut-il.

La rivière La Guerre

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Champ inondé sur la Montée Quesnel, à Saint-Anicet

Selon les dires de Louis-Éric Trépanier, la rivière La Guerre à Saint-Anicet représente un problème puisqu’elle déborde lors des grandes pluies. L’agriculteur raconte qu’auparavant, la rivière déversait naturellement dans le lac jusqu’à ce que les navires passent sur la voie navigable du Lac Saint-François. Comme le niveau d’eau a été relevé, Hydro-Québec a fait installer une station de pompage pour pomper la rivière lors des crues. Toutefois, lorsque de grandes quantités de pluie tombent, ces pompes ne fournissent pas et les citoyens connaissent des problèmes d’inondations.

 

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