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Quand le Premier ministre agit en enfant gâté

carres-rouge-vert-blanc-drapeau-Quebec-en-cube-Image-publiee-par-INFOSuroit-com_(Jean-Pierre Major) – Après plus de 14 semaines de conflit sur les droits de scolarité au Québec entre le gouvernement et les étudiants de niveau collégial et universitaire un autre étudiant a été blessé ce matin au Collège de Rosemont. L’entêtement du gouvernement à ne pas négocier franchement et sereinement, à ne pas ouvrir le dialogue, à traiter les étudiants d’enfants gâtés, jumeler aux tactiques de semer la zizanie entre les étudiants n’est pas digne d’un Premier ministre.

Dès le départ, Jean Charest n’a pas pris la position démocratique des étudiants au sérieux. Jean Charest joue avec la démocratie. Il critique les votes à main levée. Pourtant les votes à main levée qui ont conduit au refus de la grève comme moyen de pression dans quelques institutions d’enseignement ne méritent pas de critiques eux aussi ? Il sait aussi pertinemment que plusieurs associations étudiantes ont utilisé le système vote secret. Il sait que plusieurs étudiants qui n’ont pas gagné et n’ont pas été en grève sont aussi contre la hausse, mais volontairement il banalise le nombre et le pourcentage d’étudiants contre la hausse des frais de scolarité.

Le non-respect des jeunes passe aussi par du je vais jouer au plus fin, on va faire de la sémantique; « Ce n’est pas une grève. Les étudiants ne sont pas syndiqués, c’est un boycott« . Pourtant Jean Charest et ses conseillers savent très bien qu’un gréviste de la faim n’est pas syndiqué et que certains experts de la langue française ont déjà été contactés par les médias et que « grève étudiante » s’applique. De toute façon ce n’est pas le propos et on le sait tous alors pourquoi se chicaner là-dessus. Jean Charest joue sur les mots, il tente de faire diversion et pendant ce temps il nuit aux jeunes, il nuit aux collèges et universités du Québec, il nuit à la Ville de Montréal et au tourisme, il nuit à la démocratie que les étudiants apprennent à utiliser. Il nuit à la sécurité des jeunes, des policiers, des politiciens et des médias. Il nuit même à la Politique.

Le laissez-faire de Jean Charest, je vise directement Jean Charest parce que je ne crois pas que Line Beauchamp, la Ministre de l’Éducation du Loisir et Sport, ait la possibilité de dénouer le conflit. C’est allé trop loin maintenant.

Donc, le laisser-faire de Jean Charest met en danger les étudiants eux-mêmes et le système parce qu’il permet les abus. Des faux Robin des bois, à la solde ou non du Parti libéral, essaient de faire la loi et de judiciariser le conflit. Des juges, des avocats et par ricochet, des directions d’école, des professeurs et des policiers sont pris en otage et doivent prendre des décisions qui ne sont pas les leurs. Le problème est Politique, ce n’est pas juridique.

Le laissez-faire ou l’entêtement de Jean Charest ne fait que diviser le Québec. Après les carrés rouges, les carrés verts, il y a les carrés bruns (sur les médias sociaux) pour dénoncer tout ce qu’il y a à dénoncer. Ce n’est pas tout, depuis quelques jours, les carrés blancs, un regroupement de parents qui souhaitent un moratoire afin d’apaiser la situation et afin de ne pas exposer dangereusement les jeunes du Québec. Les carrés blancs sont pour tous les jeunes (verts ou rouges) et surtout pour leur sécurité. Peu importe qu’ils soient en faveur ou non de la hausse des frais de scolarité.

Le laissez-faire de Jean Charest est en train de nuire aux entreprises qui attendent des employés d’été. J’oserais même affirmer que le laissez-faire de Jean Charest nuit au Plan Nord. Des étudiants risquent d’abandonner leurs études et le manque de main-d’œuvre déjà connu dans certains domaines risque de s’accentuer. Le laissez-faire nuit à tous les groupes sociaux-économiques qui tentent depuis quelques années de contrer le décrochage scolaire.

Le laissez-faire de Jean Charest est en train de créer des divisions importantes au Québec. Le temps aidant, le conflit étudiant mal mesuré par Jean Charest est en train de devenir plus qu’un problème Politique. Le laissez-faire de Jean Charest a créé un problème de société. On ne sait plus qui est qui ? et ce qu’est la fameuse « juste part » ? Est-ce que la « juste part » est véritablement pour tous les Québécois jeunes et vieux, riches et pauvres, enfants gâtés et autres ? Le doute est permis.

J’ai entendu et vu toute sorte de choses depuis le début du conflit étudiant. Surtout des mensonges et quelques vérités. Les médias nous trouvent plein d’experts. Il y en a qui s’infiltrent et veulent en faire leur bataille. Un élément me reste c’est un bout de phrase de quelqu’un en entrevue à la Première Chaîne. « Jean Charest devrait laisser faire la hausse des frais de scolarité, les étudiants d’aujourd’hui auront à gérer le Québec de demain et la dette. Ils décideront eux comment gérer le tout ». Pas fou, surtout que les frais de scolarité seront des grenailles au travers la montagne des dettes qu’auront laissé les boomers.

Enfin, je dois ajouter que pour moi le laissez-faire de Jean Charest (ou son entêtement), est exactement comme l’entêtement d’un enfant gâté. Tout cela n’est pas digne d’un Premier ministre. On n’en est plus à « Je suis plus fort que toi » ou « Tu ne gagneras pas ». J’aime le Québec et j’aime les jeunes . Le conflit actuel n’est pas un jeu, il a assez duré. Le Québec mérite mieux !


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