Peuple en voie d’extinction

Depuis près d’un demi-siècle, le principal projet des Canadiens-français du Québec, devenus des Québécois, a été celui de devenir « Maîtres chez nous ». Or, après deux référendums perdus – ou gagnés, c’est selon – force est de constater aujourd’hui que les Québécois n’ont plus de projet social.

Encore sous le choc de la dernière défaite référendaire, nous sommes prisonniers d’une léthargie que nous trouvons de plus en plus confortables et qui nous a rendus indifférents. Le cinéaste Denys Arcand nous avait prévenus dans son film « Le confort et l’indifférence » en 1981. Comme collectivité, nous n’osons plus nous offusquer de rien. C’est comme si notre propre sort ne nous intéressait plus.

Même l’attentat politique manqué par un exalté anglophone contre la Première-ministre élue Pauline Marois le soir des élections du 4 septembre 2012 a rapidement été relégué par tous les médias québécois et canadian dans la section des faits divers. Un attentat contre la Première ministre élue! Aurait-on droit au même traitement médiatique au Canada anglais si un nationaleuxquébécois avait attenté à la vie du Prime Minister? J’en doute.

Ça sent la fin

Ni pires ni meilleures que les autres, mes filles ne sont le reflet de leur génération. Or ma grande, qui entrera au cégep cette année, rêve de devenir réalisatrice. Elle voit déjà son avenir à Londres, Paris ou Los Angeles. Quant à ma plus jeune, elle fait de l’urticaire à la seule mention des mots « Québec » ou « Québécois ». « On est des ti-counes! On est tellement poches! » dit-elle souvent.

À 14 ans, elle a peut-être déjà compris des choses que je commence moi-même à concevoir à l’aube de mes 50 ans : qu’un Québec indépendant ne sera jamais qu’une chimère et que nous serons les premiers complices de notre assimilation.

C’est à vous donner le goût d’aller voir ailleurs!