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Lettre ouverte : la communauté du Haut-Saint-Laurent répond aux propos de la ministre Duranceau

Lettre ouverte de Rémi Pelletier, directeur de la CDC du Haut-Saint-Laurent, en collaboration avec Valérie Taillefer de l’ADDS Huntingdon, Joanie Gravel des Habitations des Tisserandes et de Manon Leduc du Groupe de Ressources Techniques du Sud-Ouest, concernant les propos de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, dans Les coulisses du pouvoir, du 26 mars 2023.

Vraiment !?! Entre les lignes on lit : les Offices Municipales d’Habitation ne sont pas assez proactifs, les Groupes de Ressources Technique sont assis sur leurs steaks et les partenaires communautaires et municipaux n’en font pas assez.

Quelle arrogance! Dans les quinze dernières années d’inefficience, comme Mme Duranceau le mentionne, l’écosystème n’a jamais eu les ressources requises pour porter les projets. Vrai que le privé a réussi, lui, mais c’est pour s’en mettre plein les poches. D’où la crise que nous vivons.

D’ailleurs, côté efficience et rigueur, qu’en est-il de vos suites à nos recommandations qui datent de 2022? Quatre mois sont passés sans réponse de votre part. Nous vous invitons à faire vos preuves avant de critiquer nos efforts et notre rigueur.

L’écosystème sensément moins rigoureux, l’est plutôt davantage par ce qu’il se soucie que vos programmes servent réellement l’intérêt public. Ce qui n’a pas été le cas dans les dernières années.
Comme M. Brousseau-Pouliot le rapporte dans la Presse : « Dans les années 2000, AccèsLogis couvrait au départ 50 % des coûts de construction des logements sociaux. La ville (15 %) et l’hypothèque sur les futurs loyers (35 %) couvraient le reste ».

Maintenant, la subvention de Québec ne couvre que 32 % des coûts réels de construction. Résultat : il manque d’argent pour boucler le financement, et les projets ne démarrent pas (oui, le problème est aussi bête que ça). La faute ne revient pas à l’écosystème, il revient aux coupes budgétaires qui imposent des changements de balises. La faute revient à un système qui privilégie des subventions déguisées aux promoteurs privés. (PHAQ et PSL) En effet, le fameux Programme de Supplément au Loyer, lance comme message aux promoteurs immobiliers : « Montez les loyers comme vous voulez, nos subventions vont compenser ».

Au contraire les programmes Accès-Logis et initiatives communautaires sont des initiatives qui assurent que toutes les subventions octroyées ne serviront jamais à enrichir quelqu’un.

Finalement, la crise du logement ne se résorbera pas dans les sept prochaines années. Détrompez-vous! Les coûts de constructions et l’inflation n’ont pas fini de se répercuter dans les loyers qui sont déjà hors de prix. Espérer sept ans avant que la hausse des salaires des moins bien rémunérés rattrape ces hausses de prix, c’est rêver en couleur.

Cela prendra des actions concrètes majeures pour qu’il y ait de l’espoir en ce sens. Mme Duranceau, svp, cessez de mettre le blâme sur les autres et allez chercher ce qu’il faut au Conseil du trésor.

Par Rémi Pelletier, Valérie Taillefer, Joanie Gravel et Manon Leduc.


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