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Les hommes proches aidants peuvent aussi obtenir du soutien

(Angelique Langlois) – Le Centre d’action bénévole (CAB) de Valleyfield interpelle la population afin de sensibiliser celle-ci à la réalité des proches aidants masculins. Le CAB se fait une mission d’offrir de nombreux services essentiels à la population, dont un programme de soutien aux proches aidants afin de les aider dans des situations qui sont loin d’être évidentes.

Afin de faire la lumière sur le cas des proches aidants masculins et sur les services offerts dont ils pourraient bénéficier, il est important de se souvenir que ceux-ci n’ont peut-être pas entièrement conscience de la pression que cela implique et que l’aide qui leur est offerte peut non seulement leur bénéficier, mais également bénéficier à leurs proches.

C’est dans cette optique que le personnel dédié au soin des proches aidants au CAB de Valleyfield souhaite partager un article déniché récemment sur les proches aidants masculins. Le texte La demande d’aide chez l’homme proche aidant publié par Marie-Christine Richard, intervenante sociale à l’Association des Personnes Proches Aidantes Drummond, cherche à représenter la réalité que peuvent vivre les proches aidants masculins. Il regroupe des extraits de différents ouvrages, dont ceux de Lucie Mandeville : Le bonheur extraordinaire des gens ordinaires, de Tal Ben Shahar : L’apprentissage du bonheur, de Martin Selingman : La fabrique du bonheur et de John Gray : Les hommes viennent de mars et les femmes viennent de vénus.

Si vous reconnaissez les signes révélateurs d’une situation de vulnérabilité ou de crise, énumérés plus bas chez un proche ou encore chez vous, vous pouvez consulter le site web du Centre d’action bénévole (CAB) de Valleyfield afin d’en savoir plus sur les services offerts aux proches aidants ou mieux encore, vous pouvez contacter le personnel de l’organisme, par téléphone au 450 373-2111.

proche aidant masculin photo du texte de Marie-Christine_Richard via lappui_org et le CABValleyfield

Henri jette un regard évaporé à travers le frimas de la fenêtre de la salle à dîner. Un autre matin, une autre journée. La lourdeur se fait de plus en plus dominatrice; Henri perd clairement le pouvoir sur sa vie et y consent, volontairement ou non, puisqu’il ne se met pas en action pour effectuer des changements. Il préfère, pour le moment, côtoyer l’évitement et le déni, deux compagnons beaucoup plus bienfaisants, beaucoup plus agréables.

Marie, sa conjointe, est atteinte d’une maladie neuro-dégénérative qui limite de plus en plus ses activités de vie quotidienne. Henri n’a pas pu assimiler l’information lors de l’annonce du diagnostic. La zone de choc ayant causé un heurt si puissant, il n’a retenu que le nom de la maladie, ainsi que le pronostic… « entre 5 et 10 ans » …, avait dit le médecin. Ce qu’il connaît, c’est ce qu’il a lu sur internet. Rien de réjouissant.

Henri a peur. Peur de craquer, peur de perdre sa femme, peur de la mort, peur de l’absence. Henri est toutefois convaincu d’une chose : personne ne le saura. Parce qu’Henri, c’est un « vrai », un dur. Et surtout, Henri n’a pas besoin de personne, parce qu’il est capable seul.

Ce matin, Marie a un malaise. Henri contacte les services d’urgence et une hospitalisation s’en suit. Un dossier est ouvert. Une équipe se penche sur le cas. « Monsieur Henri, vous faites tout cela seul depuis 2 ans? Personne ne vous aide? Votre moral, comment va-t-il, et votre santé? … »

Imaginons une situation qui frise la perfection. Un Henri qui soudain, baisse les armes et s’ouvre face à l’offre de services. Pour certains d’entre eux, ce sera chose facile. Une résistance est toutefois observée chez de nombreux hommes proches aidants, qui s’acharnent souvent trop longtemps à vouloir être forts, être à la hauteur. Chez les hommes aînés, la notion du mariage et de la prise en charge « pour le meilleur et pour le pire», vient souvent ajouter une rigidité supplémentaire.

L’homme a des attentes par rapport à la demande d’aide. Si Henri est déçu, il est possible qu’il ne répète plus l’expérience, ou qu’il perde totalement confiance envers la ressource ou encore qu’il se donne raison d’avoir été méfiant au départ : « … je le savais que ça ne donnerait rien! » De là l’importance de bien cibler les besoins et de choisir l’approche qui saura rejoindre l’homme. Par exemple, l’humour peut être une approche gagnante avec un, et ne pas fonctionner du tout dans une autre situation.

Ses besoins sont différents de ceux qui prédominent du côté féminin. Henri voudra être accepté et apprécié, être rassuré dans ses compétences et son choix de solliciter de l’aide ainsi qu’être valorisé dans sa démarche. Recevoir du renforcement positif sera alors très bien reçu et perçu, d’autant plus important dans un contexte de vulnérabilité. Le sentiment d’appartenance à un groupe pourrait être fort intéressant ici, car le mouvement de solidarité et de support sera porteur d’espoir face à l’amélioration de sa situation.

Cet article vous parle? Henri vous ressemble? Vous avez un homme qui vous inquiète dans votre entourage?

Si vous souhaitez en savoir plus sur les défis que relèvent les proches aidants masculins et avoir accès à davantage de signes révélateurs, vous pouvez consulter l’intégralité du texte publié par Mme Richard sur le site de L’Appui pour les proches aidants d’ainé (lappui.org).

Prendre soin de soi en prenant soin de l’autre

Si vous aidez un proche de 50 ans et plus en perte d’autonomie ou en convalescence, le Centre d’action bénévole (CAB) de Valleyfield peut vous aider même si vous résidez à Beauharnois ou Saint-Étienne-de-Beauharnois. Le CAB de Valleyfield offre aux proches aidants un programme de services gratuits, dont deux séries d’ateliers de formation : Aider sans s’oublier et Accompagnement en fin de vie. Pour information : 450 373-2111.


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