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La manifestation étudiante de lundi ne passera pas à l’histoire

(Jean-Pierre Major) – Lundi après midi les étudiants du Collège de Valleyfield avaient prévu une grande manifestation et avaient convié les médias pour 13 h devant le Collège. Avec l’invitation média du 29 février dernier, les responsables de l’Association Générale Étudiante du Collège de Valleyfield (AGÉCoV) invitaient tous les citoyens à se joindre à la manifestation. Le communiqué précisait aussi que plusieurs groupes communautaires et syndicaux de la région allaient unir leurs voix à celles des étudiants.

Tout était donc en place pour une belle grosse manifestation. Personnellement je m’attendais à la présence d’au moins 400 à 500 personnes compte tenu que le 27 février près de 1 000 étudiants avaient participé à l’Assemblée générale de reconduite du vote de grève.

Je dois l’avouer, j’ai été déçu de constater que le 5 mars en après-midi il n’y avait que 50 à 75 manifestants selon Radio-Canada et notre photographe. Si on soustrait des gens de la CSN, de la FTQ et de l’AREQ du Suroît, ainsi qu’une poignée d’étudiants de d’autres cégeps du Grand Montréal, on peut penser qu’au mieux, il y avait une quarantaine d’étudiants du Collège de Valleyfield!

Une chance, Jeanne Reynolds, étudiante au Collège de Valleyfield et co-porte-parole nationale de la CLASSE (Coalition large de l’Assé – Association pour une solidarité syndicale étudiante) avait son porte-voix et a quand même conservé son dynamisme.

Le syndicaliste Marc Laviolette qui était sur place et certains retraités de l’enseignement ont dû aussi se dire Oups. Manifestation 101 cela presse. Je m’étais imaginé entendre parler dans le Suroît d’une manifestation digne des années ’70. Il semble donc que l’AGÉCoV devra faire ou refaire ses devoirs. Pour la marche dans les rues autour du cégep on avait de belles banderolles, mais cela manquait un peu d’étudiants!

Une vingtaine des manifestants marcheurs sont aussi allés occuper le corridor face au bureau du directeur général du Collège de Valleyfield Guy Laperrière afin de l’obliger à se prononcer dans le conflit.

Je n’ai aucune idée sur ce qui s’est passé dans l’organisation de l’événement, mais un post-mortem s’impose.

Je me suis demandé hier si je parlais de la manif ou si je laissais tomber. La cause est bonne, alors on en parle et on espère que les étudiants grévistes qui étaient absents avaient tous de bonnes raisons.

Quoi qu’il en soit, je suis personnellement contre la hausse des frais de scolarité. Le rattrapage sur 5 ans est trop important. En plus, comme choix de société on pourrait aisément bâtir sur les jeunes et l’éducation au lieu des minières étrangères qui vont vider notre sous-sol.

Cela fait des années que l’on pense uniquement aux « boomers » et qu’on hypothèque l’avenir de nos jeunes en pelletant des dettes et une montagne de mauvaises exemples de gestion.

On semble aussi oublier que le Québec est dans une situation particulière concernant sa main d’œuvre. Les besoins sont criants dans plusieurs domaines et on n’arrive pas à combler les postes même avec l’immigration. Dans ce contexte, n’importe quoi qui risque de faciliter la diplomation d’étudiants devraient, dans l’intérêt supérieur de la société, être priorisé.

Le fossé entre les citoyens riches et les pauvres n’a jamais été aussi important. Plus taxer et imposer les citoyens riches et les entreprises très prospères s’avérerait plus équitables que d’augmenter les frais de scolarité, surtout de la façon dont le gouvernement de Jean Charest compte le faire.

Les Libéraux doivent comprendre qu’en plus des frais de scolarité, les étudiants, sont, comme plusieurs citoyens du Québec, face à des augmentations de la TVQ , du transport en commun, du coût de l’essence, de l’électricité, du panier d’épicerie, etc.

J’espère qu’il y aura beaucoup d’étudiants du Collège de Valleyfield à la prochaine manifestation nationale du 22 mars à Montréal.

Mieux encore, je souhaite une ouverture du gouvernement et des discussions officielles avec les étudiants.


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