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Épave du Kathryn Spirit à Beauharnois – Anne Quach presse Ottawa

(Jean-Pierre Major) – Le dossier controversé de l’épave du cargo Kathryn Spirit à Beauharnois préoccupe de plus en plus de gens. Cette fois c’est la députée de Beauharnois-Salaberry et porte-parole adjointe du NPD en matière de santé Anne Minh-Thu Quach qui souhaite un dénouement respectueux de la sécurité et de l’environnement.

L’épave qui contient des matières dangereuses comme du mazout, est installée depuis des mois dans l’eau, tout près de la Voie maritime du Saint-Laurent. C’est le Groupe St-Pierre qui a fait l’acquisition du vieux cargo de près de 50 000 tonnes. Le Kathryn Spirit et une vieille barge mouillent dans les eaux du lac Saint-Louis à Beauharnois en attente d’un démantèlement. Le Groupe St-Pierre planifie les démolir sur place dans l’eau afin de récupérer le métal. Ce type d’opération n’a jamais été prévu à cet endroit et la municipalité de Beauharnois n’entend pas autoriser le Groupe St-Pierre à procéder.

Pour sa part le gouvernement du Québec ne semble pas être en mesure de donner les autorisations nécessaires si la Ville de Beauharnois refuse.

L’opération de démantèlement dans l’eau et non sur la terre ferme est de toute façon une procédure plus risquée au point de vue de l’environnement. La députée Anne Minh-Thu Quach a rencontré la direction de l’entreprise de démolition afin de prendre des informations. Le conseil municipal de la Ville de Beauharnois lui a aussi communiqué ses inquiétudes. Outre le mazout, il y a de fortes chances que d’autres matières dangereuses soient à bord du navire. Selon Anne Quach, le Groupe St-Pierre pourrait montrer plus de transparence et rendre public la liste de tous les matériaux du Kathryn Spirit, ainsi qu’un échéancier précis pour le démantèlement et  les mesures de protection pour les citoyens et l’environnement.

L’équipe de la députée néodémocrate a fouillé et a trouvé une seule entreprise canadienne qui fait ce genre de démolition ou transformation. Il s’agit de Marine Recycling Corporation (MRC) de Port Colborne en Ontario. L’entreprise procède actuellement à la démolition de sous-marins. Jusqu’à maintenant, MRC a démoli plus de 107 navires.

INFOSuroit.com a aussi discuté avec Wayne Elliott un des propriétaires de cette entreprise ontarienne. Dans des conditions idéales, il faudra de 4 à 5 mois pour démolir un vieux cargo comme le Kathryn Spirit. Par contre, cela prendra des facilités appropriées dont des grues géantes, une zone de protection environnementale, une surveillance sur l’eau et un endroit de travail bien protégé du vent.

Selon ce que je connais du lac Saint-Louis et de la Voie maritime du Saint-Laurent à Beauharnois, les installations du Groupe St-Pierre sur la route 132 près de la Centrale d’Hydro-Québec sont ouvertes aux vents d’ouest, donc à risque.

Moyennant rémunération, Wayne Elliot de la firme MRC est prêt à venir sur place faire l’évaluation de la situation à Beauharnois. Je crois humblement que son expertise pourrait être utile. M. Elliott a aussi mentionné l’absence de réglementation au pays concernant ce type d’activités de démolition.

De son côté Anne Quach souhaite s’assurer que si le Groupe St-Pierre obtient un jour l’autorisation des instances municipale, provinciale et fédérale que la sécurité et l’environnement demeureront au cœur de la préoccupation de l’entreprise de démolition.

Anne Minh-Thu Quach ajoute «Nous avons aussi demandé au ministère fédéral de l’Environnement de nous faire parvenir toute information concernant le Kathryn Spirit. Même chose du côté du ministère des Transports, ainsi que Pêches et Océans Canada. On nous a répondu que le ministère était en attente d’un rapport concernant les procédures de transformation du bateau ».

La députée de Beauharnois-Salaberry a l’intention suivre de près ce dossier à Ottawa et dans la circonscription. «Il faut éviter à tout prix un accident dans le lac Saint-Louis», a conclut la députée néodémocrate.

Actuellement une pétition circule à Beauharnois pour empêcher le groupe St-Pierre de procéder au démantèlement. Des groupes environnementaux comme Greenpeace pourraient aussi se prononcer sous peu dans ce dossier.

Enfin, au cours des derniers jours INFOSuroit.com a noté beaucoup de va-et-vient autour du navire. Le « hic » dans toute cette affaire, est que l’entreprise n’a jamais eu les papiers nécessaires à la démolition du Kathryn Spirit. D’ailleurs en venant s’installer à Beauharnois, jamais le Groupe St-Pierre n’a mentionné vouloir faire ce genre d’activité. J’espère que l’entrepreneur ne débutera pas le démantèlement sans les autorisations.

 


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