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Endettement et anomalies concernant le prix du gaz naturel

Michel Falardeau chroniqueur economie mondiale Photo publiee par INFOSuroit.com_(Michel Falardeau) – NDLR : Michel Falardeau est un citoyen de Saint-Anicet dans le Haut-Saint-Laurent. Il est à la retraite, mais partage sa passion pour l’économie mondiale avec les lecteurs d’INFOSuroit.com. Cela fait des années que M. Falardeau, suit avec intérêt ce qui se passe sur la planète et il rédige un résumé hebdomadaire des nouvelles les plus importantes. De plus, de temps à autre, il livre des dossiers plus étoffés sur une problématique précise.

Voici donc son bilan des derniers jours qui traite du prix du gaz naturel aux États-Unis, de la zone euro et du temps nécessaire pour sortir complètement du gouffre financier au Japon, en Europe et aux États-Unis :

Une anomalie sans précédent dans le prix du gaz naturel aux États-Unis
Puisqu’un baril de pétrole contient 5,825 megaBTU, son prix devrait théoriquement se situer à près de 6 fois celui du gaz naturel, exprimé en $/megaBTU. Mais, dans les faits, compte tenu de la plus grande facilité à le transporter, son prix se situe plutôt normalement autour de 10 fois celui du gaz naturel. C’est ce qu’on observe présentement en Europe alors que le pétrole se négocie à 119 $US/baril comparativement à 11 $US/megaBTU pour le gaz naturel.

installation-gaz-naturel-Photo-CPA-publiee-par-INFOSuroit.com_Mais aux États-Unis, les récentes technologies de forage horizontal et de fracturation des gisements de schiste ont permis l’exploitation d’immenses réserves de gaz naturel qui étaient demeurées inaccessibles jusqu’à récemment. C’est ainsi qu’en 2011, on y a produisait 22% plus de gaz naturel qu’en 2006. Cette forte augmentation de la production, dans un pays où la consommation d’énergie diminue, a mené à un surplus colossal de gaz naturel. Comme il arrive généralement lorsque l’offre d’un produit en excède largement la demande, le prix du gaz naturel s’est littéralement effondré, passant d’un sommet avoisinant 16 $US/megaBTU à la fin de 2005 à un creux de 2 $US/megaBTU aujourd’hui. Il est donc maintenant presque 60 fois moins élevé que celui du baril de pétrole… une véritable anomalie dans les marchés de l’énergie.

Et selon les experts, cette anomalie pourrait persister jusqu’au moment où il sera possible d’exporter des quantités substantielles de gaz naturel vers l’Europe et l’Asie où les prix y sont présentement 5 à 7 fois plus élevés.

Voilà pourquoi le gouvernement américain vient d’autoriser l’entreprise Cheniere Energy Inc. à convertir ses installations d’importation de gaz naturel en infrastructures d’exportation… Et ce n’est qu’un début puisque sept autres projets d’exportation de gaz naturel attendent présentement l’approbation gouvernementale pour être réalisés. Si tous ces projets voient le jour, ce pourrait être près de 20% de la production américaine de gaz naturel qui pourraient être ainsi acheminés à l’étranger à compter de 2014-2015… Une véritable révolution : forcés par le passé d’en importer d’importantes quantités de son voisin canadien pour subvenir à ses propres besoins, les États-Unis pourraient d’ici peu devenir un leader mondial dans l’exportation de gaz naturel… l’Arabie saoudite du gaz naturel !

Euro-argent-monnaie-cheque-compte-Photo-CPA-publiee-par-INFOSuroit-com_Des pare-feu plus substantiels pour contenir la crise de la zone euro
À la fin de mars dernier, les ministres des Finances de la zone euro ont finalement accepté de hausser temporairement de 500 à 700 milliards d’€ les sommes disponibles au Fonds européen de stabilité financière. Une telle mesure était exigée par plusieurs pays avant qu’ils ne consacrent des fonds additionnels au Fonds monétaire international (FMI).

De fait, cette semaine, le FMI a réussi à recueillir 430 milliards de $US auprès de ses membres pour presque doubler ses capacités de prêt aux pays en crise. Selon la directrice du Fonds, Mme Christine Lagarde, ce succès illustre bien la forte détermination de la communauté internationale à préserver la stabilité financière internationale et à asseoir la reprise économique mondiale sur des assises plus solides.

Les communautés européenne et internationale renforcent ainsi leur pare-feu afin de prévenir que la crise de certains pays européens, notamment la Grèce, l’Espagne et le Portugal,  se détériore et se propage à l’ensemble de l’Europe et de la planète, et ce, alors que l’on entrevoit de plus en plus que les prochaines élections françaises et grecques pourraient fortement déstabiliser les accords conclus jusqu’à maintenant entre les divers partenaires européens afin de stabiliser la situation financière de ces pays.

Les pays développés pourraient mettre des années à sortir de leur gouffre financier
M. Robert Prince, directeur des investissements chez Bridgewater Associates, croit qu’il faudra encore dix à quinze ans pour que les pays développés (Europe, États-Unis, Japon, etc.) améliorent leur situation de surendettement. Il n’est pas facile d’abaisser le niveau de vie de toute une société lorsqu’elle a pris l’habitude de considérer comme normal d’emprunter pour payer son épicerie; il faut non seulement ramener ce niveau de vie à l’intérieur de ses propres moyens, mais même un peu plus bas de façon à dégager un surplus permettant de réduire les dettes accumulées par le passé. D’ici là, selon lui, ces pays « zombies » survivront sur respirateur artificiel, grâce aux interventions répétées de leur banque centrale et afficheront des croissances anémiques de leur économie et un chômage élevé.
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Si vous souhaitez lire ou relire les précédents billets et dossiers de Michel Falardeau sur L’Économie mondiale, voici les liens à suivre :


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