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Économie mondiale – Le premier billet de Michel Falardeau

INFOSuroit.com est heureux de vous présenter Michel Falardeau, un nouveau collaborateur. Ce citoyen de Saint-Anicet à la retraite suit l’actualité économique mondiale de près, même durant ses vacances au soleil. À chaque semaine, il fera le tour des nouvelles économiques de la planète en nous offrant en rafale plusieurs capsules informatives.

De plus en plus, les citoyens de la Terre sont tributaires l’un des autres. Des entreprises d’ici se lancent à l’assaut de d’autres marchés. Le contraire se voit aussi, dont récemment avec l’arrivée du géant européen OVH.com à Beauharnois. Il nous faut donc garder un oeil ouvert sur ce qui se passe ailleurs et avec l’aide de Michel Falardeau ce sera plus facile.

De plus, régulièrement Michel Falardeau approfondira un sujet précis. Par exemple, dès mercredi il publiera un dossier sur Le prix du baril de pétrole au delà du 200 $ us. Laissons Michel Falardeau expliquer comment il est arrivé à écrire sur l’Économie mondiale :

D’aussi loin que je me souvienne, les grandes tendances internationales m’ont toujours davantage intéressé que ce qui se passait au quotidien autour de moi. Graduellement, je me suis concentré sur les actualités économiques, suivant en cela mes goûts personnels et ma préoccupation de comprendre en quoi les événements se déroulant de l’autre côté de la planète pouvaient influencer notre vie de tous les jours… ici, au Québec… et comment les autres nations arrivaient, elles aussi, à assurer, tant bien que mal, leur propre subsistance et développement dans ce monde en constante évolution.

La retraite m’a donné plus de temps pour fouiller l’internet et je me suis même mis à écrire une lettre hebdomadaire à mes trois fils, absorbés par leur travail et la famille, pour les tenir informés des grandes nouvelles économiques et financières à l’échelle mondiale. Mme Denise Saint-Germain, une amie à qui je faisais régulièrement parvenir des extraits de ce bulletin, m’a incité à partager ces informations avec un public plus large… et lorsqu’après un an d’hésitation, j’ai finalement accepté, c’est elle-même qui s’est chargée de me mettre en contact avec M. Jean-Pierre Major d’INFOSuroit.com.

Ces billets sur l’Économie mondiale se présenteront d’abord et avant tout sous forme de capsules économiques, à la façon d’un bulletin de nouvelles… et il s’avère que la semaine dernière était exceptionnellement riche en développements en ce qui concerne la crise des dettes souveraines en Europe.

Mais, à l’occasion, pourra s’y ajouter un article plus fouillé sur un sujet particulier; c’est ainsi que mercredi (8 février), dans un dossier intitulé Une guerre sainte entre frères ennemis de l’islam pourrait faire bondir le prix du baril de pétrole au-delà de 200 $US, j’aborderai un sujet pour le moins brulant qui jette un nouvel éclairage révélateur sur ce qui se passe au Moyen-Orient.

Je souhaite que cette première édition de mes billets économiques vous plaise et que vous preniez l’habitude d’y revenir à chaque semaine.

Et c’est parti…

Défi agricole en Chine
Avec 10% des terres arables de la planète, la Chine doit nourrir 20% de la population mondiale. Même après avoir construit de longs canaux d’irrigation, moins de la moitié de ces terres ont accès à l’eau d’irrigation. Amener l’eau jusqu’aux champs de culture, voilà l’un des grands défis agricoles auxquels est confrontée la Chine, suivi par celui de la fertilisation des sols afin d’en accroître le rendement. L’agriculture fournit présentement de l’emploi à quelque 300 millions de Chinois.

L’an dernier, les importations de produits agricoles y ont excédé les exportations de 24 milliards de $US. Au cours des dernières décennies, les manufactures et les industries chinoises ont fait des bonds de géant, mais l’agriculture y demeure encore un secteur à développer dans un pays où la classe moyenne s’y développe à la vitesse grand V et y adopte rapidement les standards alimentaires plus élevés des pays développés.

Vente d’automobiles – La Chine marché de prédilection
Les ventes d’automobiles en Chine ont quelque peu ralenti en 2011, mais ce pays demeure tout de même le marché le plus important de la planète : en effet, les Chinois ont acheté 14,5 millions de véhicules au cours de la dernière année comparativement à 12,0 millions pour les Américains. Signe de la mondialisation des économies, GM réalise maintenant 38% de ses propres ventes en territoire chinois; c’est ce qui a d’ailleurs permis et alimente encore la relance de cette entreprise emblématique aux États-Unis, après sa faillite monumentale et son rachat par le gouvernement américain et les syndicats.

L’Irak au bord de la guerre civile
En Irak, les violences ne cessent de s’y accroître depuis le retrait des troupes américaines… au point que certains commencent à craindre que la situation politique n’y dégénère graduellement en guerre civile, mettant ainsi à risque les infrastructures pétrolières du pays et, du fait même, l’approvisionnement mondial en pétrole.

Les sanctions économiques contre l’Iran ne semblent pas porter fruit
L’Iran Par ailleurs, selon M. Leon Panetta, secrétaire à la Défense aux États-Unis, Israël aurait fait part au gouvernement américain qu’il envisageait des frappes militaires contre l’Iran d’ici un mois. Les États-Unis ont à nouveau demandé à Israël de retarder leurs bombardements afin de laisser le temps aux nouvelles sanctions économiques internationales contre l’Iran de produire leur effet économique dissuasif sur la poursuite de leur programme nucléaire.

Pour sa part, l’Iran aurait transporté les composantes essentielles de son programme nucléaire dans des abris souterrains afin de les protéger de tels bombardements. Cette semaine, ils ont lancé leur troisième satellite, que l’on croit dédié à des fins militaires. Et l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution iranienne, a averti l’Occident que l’Iran ripostera « le moment venu » aux menaces d’embargo pétrolier et de guerre et qu’il ne cédera pas aux pressions internationales sur son programme nucléaire. Toute opération militaire étrangère lancée à son encontre, aura de lourdes conséquences, a-t-il précisé.

Par ailleurs, le président iranien, M. Mahmoud Ahmadinejad, a tenu à rappeler que leurs échanges avec l’Europe, qui constituaient à une époque 90% de leur commerce, n’en représentent plus maintenant que 12%. Comme par le passé, selon lui, ces nouvelles sanctions économiques vont permettre à son pays de couper davantage les liens avec l’Occident et d’accélérer le développement de leurs exportations vers l’Asie où ils acheminent déjà 70% de leur pétrole, notamment en Chine, en Inde et au Japon.

Traité fiscal européen – 25 pays signent
La semaine dernière, 25 des 27 pays de l’Union européenne ont finalement accepté le nouveau traité fiscal proposé à l’automne par Mme Angela Merkel, chancelière allemande, et M. Nicolas Sarkozy, président français; seuls le Royaume-Uni et la République tchèque refusent d’y adhérer. Cet accord vise à implanter des règles communes et des sanctions plus strictes sur le contrôle des déficits et des dettes souveraines.

On demande plus de coupes à la Grèce
La situation financière de la Grèce s’étant encore dégradée au cours des derniers mois, il semblerait qu’elle aurait besoin de relever son second plan de sauvetage de 130 à 145 milliards d’euros. Avant de délier les cordons de la bourse, l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) exigent du gouvernement grec qu’il s’engage sur des mesures d’austérité additionnelles à mettre en place au lendemain des élections prévues en avril prochain. Les discussions bloquent surtout sur les réductions de salaire et de pension demandées; faut avouer que de telles mesures ne constituent guère une plate-forme électorale attrayante pour quelque parti politique que ce soit.

Et comme si ce n’était pas déjà assez compliqué comme cela, l’Allemagne et la Hollande ont officiellement indiqué leur désaccord et leur opposition à toute forme de rallonge financière en faveur de la Grèce. Afin de s’assurer que des mesures d’austérité adéquates y soient réellement implantées, l’Allemagne a même proposé de conditionner l’octroi des fonds déjà prévus au fait que les autorités de l’Union européenne acquièrent un droit de veto sur les politiques budgétaires de ce pays, jugé récalcitrant. La Grèce s’y est aussitôt vivement opposée, y voyant une atteinte à sa souveraineté nationale… et les dirigeants européens l’ont appuyé en ce sens en rejetant cette proposition allemande du revers de la main.

Afin de sortir ces négociations de l’impasse, le FMI a incité la BCE et les autres institutions publiques détentrices de la dette grecque à radier, elles aussi, une portion de cette dette tout comme on demande aux banques du secteur privé de le faire. Parlant au nom de son gouvernement, M Philipp Roesler, ministre allemand de l’Économie, s’est formellement objecté à cette demande en arguant que les États européens et leurs contribuables apportent déjà, par le biais des programmes de stabilité financière de l’Union européenne, une contribution considérable à la solution de la crise où s’est embourbée la Grèce.

Pas étonnant, dans un tel contexte, que les négociations entre la Grèce et les banques privées trainent en longueur, ces dernières ne se sentant nullement pressées de signer un accord sur la radiation de 50% des dettes grecques qu’elles détiennent tant que la Grèce elle-même ne se sera pas entendue avec ses partenaires européens et le FMI.

Certains intervenants dans ces différentes négociations les ont qualifiées de particulièrement complexes et d’ultra-difficiles en raison des nombreux participants impliqués avec des intérêts divergents à promouvoir.

Après la Grèce, le Portugal et… l’Espagne
La situation financière du Portugal se détériore, elle aussi, de plus en plus; le taux d’intérêt à payer sur ses bonds de cinq ans a bondi, la semaine dernière, à 22,5% et ce, malgré l’intervention de la BCE qui s’est portée à son secours. Donc, malgré l’injection par la BCE de près de 500 milliards d’euros dans les banques européennes en décembre dernier, ces dernières jugent tout de même trop risqué d’investir dans les bonds portugais au moment où une rumeur commence à circuler à l’effet que le Portugal pourrait, tout comme la Grèce, demander lui aussi à ses créanciers de radier une bonne portion de sa dette souveraine… Cette rumeur n’aide certainement pas, non plus, à faire avancer les négociations entre ces mêmes banques privées et la Grèce.

De fait, les banques privées européennes ont prêté plus d’argent au Portugal qu’à la Grèce… Mais, ce qui est pis encore, les banques espagnoles seraient beaucoup plus impliquées dans les prêts au Portugal qu’elles ne le sont pour la Grèce… et l’Espagne se trouve déjà en grandes difficultés financières (c’est le « S » pour « Spain » de l’acronyme anglais PIIGS). Le Portugal risquerait donc d’entrainer l’Espagne dans sa chute… et de remettre ainsi en question toute la zone « Euro »… cet effet « domino » que l’on cherche à tout prix à prévenir…

Si, en raison de la taille de l’économie et de la dette du Portugal, les institutions européennes et internationales peuvent encore se permettre d’utiliser la même panoplie d’instruments financiers créés pour soigner la crise grecque, il ne saurait toutefois nullement en être question pour une économie et une dette aussi grandes que celles de l’Espagne ou de l’Italie… C’est vraiment là qu’un coupe-feu efficace doit être installé pour éviter, à tout prix, la propagation de l’incendie… ce que réclament plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi que le FMI.

29 février – Injection importante de liquidités
La Banque centrale européenne (BCE) a déjà signifié qu’elle pourrait effectuer une autre injection massive de liquidités dans les systèmes bancaires européens le 29 février prochain. Certaines banques européennes ont indiqué qu’elles pourraient, lors de cette opération, doubler, voire même tripler leur demande de fonds.

La Chine important créancier de l’Europe
Le premier ministre Wen Jiabo a révélé que la Chine envisage de participer financièrement aux programmes de stabilité financière de l’Union européenne par le biais du FMI. Ce pays détiendrait déjà autour de 500 milliards de $ de dettes souveraines européennes.

Le chômage frappe plus les jeunes européens
Dans la zone Euro, le taux de chômage chez les jeunes se situait en moyenne autour de 22% en décembre dernier. Mais dans certains pays plus vulnérables, notamment en Grèce et en Espagne, c’est presque la moitié des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi. La crise européenne y fait donc déjà très mal dans certaines couches de la population… à tel point qu’un nombre grandissant d’analystes et de dirigeants politiques se préoccupent de l’éventualité où des mesures d’austérité additionnelles pourraient y susciter une révolte populaire… ce qui contribue fort probablement à durcir les positions de la Grèce quant aux mesures d’austérité additionnelles exigées par l’Union européenne, la BCE et le FMI pour lui allouer le second plan de sauvetage de 130-145 milliards d’euros.

Angela Merkel à la défense de Nicolas Sarkozy
De récents sondages donnent M. François Hollande, chef du Parti socialiste français, vainqueur au second tour contre M. Nicolas Sarkozy. Mais, selon certaines rumeurs, Mme Angela Merkel, chancelière allemande brisant les règles internationales tacites de non ingérence dans le processus électoral des pays étrangers, sauterait dans l’arène électorale française en donnant publiquement son appui à la réélection de M. Sarkozy. Pourquoi ?… Certains analystes politiques pensent qu’elle espèrerait ainsi conserver à ses côtés un partenaire européen jugé « crucial » pour la défense des mesures d’austérité visant à assainir les finances publiques et les dettes souveraines de plusieurs pays de la zone Euro.

 


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