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Économie mondiale : Gaz de schiste, Iran, Disney en Chine, BCE et immobilier

(Michel Falardeau) – L’Économie mondiale des derniers jours tourne encore autour du gaz de schiste, de l’immobilier, du divertissement en Chine, de l’Iran et de la Banque centrale européenne.

530 milliards d’euros additionnels ont été alloués à près de 800 banques de la zone euro par la Banque Centrale européenne. Il y a quelques mois en décembre, c’était 489 milliards d’euros!  Ces nouvelles liquidités devraient renforcer la situation financière de ces institutions et faciliter les prêts aux pays européens en difficulté.

Par contre, plusieurs analystes croient que la BCE ne fait que reporter les véritables problèmes à plus tard, car les banques, déjà fortement exposées aux dettes souveraines des pays les plus vulnérables, sont ainsi incitées à leur prêter encore plus, alourdissant ainsi leur bilan d’actifs fortement à risque. Dans les faits, il se pourrait bien que de telles opérations ne fassent que changer le problème de place.

L’Iran contourne l’embargo de l’Europe et des États-Unis
Parmi les sanctions économiques mises de l’avant à l’encontre de l’Iran par les États-Unis et l’Europe, il y avait le gel des actifs de la banque centrale d’Iran en Europe ainsi que l’interdiction de toutes transactions liées au pétrole et aux métaux précieux. L’Iran contourne partiellement ces obstacles à son commerce international en permettant à ses clients de transiger dans leur propre devise (par exemple en yuans chinois ou en roupies indiennes) ou même en effectuant du troc avec de l’or ou d’autres marchandises.

Le gouvernement chinois va rencontrer ses cibles économiques
L’été dernier, l’inflation faisait rage en Chine, atteignant 6,5% en juillet. Le gouvernement chinois a entrepris une série de mesures de restrictions monétaires pour contenir et réduire cette hausse des prix qui se propageait notamment dans les secteurs immobilier et alimentaire. Mais il cherchait en même temps à ne pas trop ralentir la croissance de son économie. Il s’est alors donné comme double cible de réduire le taux d’inflation à 4% ou moins tout en conservant un taux de croissance de son économie de 7,5% et plus.

Il semble bien qu’il soit sur le point de rencontrer ce double objectif. En janvier, le taux d’inflation descendait à 4,5% et on prévoit qu’il atteindra 3,5% dans les mois qui viennent. Quant à l’économie chinoise, on s’attend généralement à ce qu’elle enregistre une croissance de 8,2% pour le premier trimestre de 2012.

DreamWorks et Disney en Chine
Une société hollywoodienne, DreamWorks Animation, s’associe avec des partenaires chinois pour former un « joint venture », Oriental Dreamworks, une compagnie de production orientée sur le divertissement des Chinois. En plus de produire des films dès 2016, cette entreprise s’intéressera au développement de jeux en ligne, surtout pour les appareils mobiles, et entend même construire des parcs thématiques.

L’entreprise Disney International déjà installée dans plusieurs grandes villes à travers le monde, possède depuis 2005, un parc d’amusement à Honk Kong. Disney prévoit ouvrir un nouveau parc thématique à Shangaï en 2015.

Encore le gaz de schiste
La Chine posséderait les plus grandes réserves de gaz de schiste au monde. Au cours des dernières années, elle a investi dans des entreprises américaines de gaz et de pétrole de schiste de façon à se familiariser avec les nouvelles technologies de forage horizontal et de fracturation des sédiments de schiste. Sinopec, une entreprise chinoise, vient de réussir, avec l’aide de consultants internationaux, à utiliser ces nouvelles technologies pour extraire des hydrocarbures d’un de ses gisements de gaz et de pétrole de schiste situé au nord du pays, pavant ainsi la voie à l’exploitation de vastes réserves locales d’hydrocarbures qui étaient, jusqu’à ce jour, demeurées inaccessibles.

Mini-dossier : Le marché immobilier américain en 2012
Bonne nouvelle chez nos voisins du Sud, en janvier dernier, les institutions de prêt hypothécaire ont saisi 15% moins de maisons qu’au même mois l’an dernier, ce qui pourrait être perçu, à première vue, comme un autre signal de la relance du secteur immobilier aux États-Unis. Cependant l’agence de notation Fitch et la maison de courtage immobilier RealtyTrac viennent de «  dégonfler le ballon » en annonçant qu’elles prévoient que le nombre de ces reprises de finance augmentera graduellement mais sensiblement en 2012, passant, selon RealtyTrac, de 804 000 à plus d’un million! Ce qui devrait engorger encore davantage le marché immobilier et contribuer à faire encore baisser la valeur des maisons.

La situation s’explique en rappelant qu’à l’automne 2010 éclatait le scandale des robo-signatures. Plusieurs institutions américaines de prêt hypothécaire accéléraient alors le processus de reprise de finance en ne prenant même plus la peine de vérifier les documents ou en allant jusqu’à falsifier des signatures. Le dévoilement public de leurs pratiques les a forcées à y mettre un terme. Plusieurs institutions ont même suspendu tout le processus jusqu’à ce que des règles plus précises soient émises par les autorités gouvernementales. C’est ce qui expliquerait que le rythme des reprises de finance ait grandement ralenti en 2011, et non pas l’amélioration du marché immobilier.

Les procureurs généraux de 49 états américains et des institutions prêteuses se sont entendues sur de nouvelles règles devant désormais régir l’ensemble du processus des reprises de finance. On prévoit donc que les institutions de prêt hypothécaire voudront reprendre le temps perdu en 2011 en accélérant le rythme des saisies immobilières en 2012.

Et Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), en rajoute en affirmant que l’inventaire des saisies immobilières devrait s’accroître d’un million par année non seulement en 2012, mais pour plusieurs années encore à venir.

Ces nouvelles n’ont donc rien de tellement rassurant pour les propriétaires de maison aux États-Unis qui ont déjà vu leur résidence perdre, en moyenne, plus du tiers de sa valeur depuis 2006. il y a aujourd’hui près du quart du parc des résidences que l’on peut encore considérer à risque aux États-Unis, six ans après l’éclatement de la bulle immobilière.

Origine de ce fiasco immobilier
Cette situation désastreuse découle des nombreux moyens mis en œuvre, avant la crise financière de 2008, par les institutions américaines de prêt hypothécaire pour faciliter l’acquisition d’une maison à des clients qui n’en avaient pas vraiment les moyens :

Il était donc prévisible qu’après ces quelques années de grâce, une fois que les emprunteurs devraient se mettre à rembourser leur capital et à payer des taux d’intérêt plus élevés, bon nombre d’entre eux se verraient dans l’impossibilité de faire face à leurs obligations et devraient remettre les clés de leur maison à leur banque.

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Depuis 2008, les banques seraient-elles devenues à ce point vulnérables aux aléas de l’économie que l’on doive toujours les aider à chaque fois qu’elles trébuchent ? Voilà les questions que j’aborderai dans un dossier à venir jeudi prochain (8 mars). D’ici là, si vous souhaitez lire ou relire nos précédents billets et dossiers sur L’Économie mondiale, voici les liens à suivre :


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