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Démantèlement dans le fleuve du Kathryn Spirit – La députée Anne Quach pose des questions

(Jean-Pierre Major) – La députée néo-démocrate Anne Minh-Thu Quach (Beauharnois-Salaberry) dénonce le processus de démantèlement du Kathryn Spirit, une épave mouillant sur les rives du fleuve Saint-Laurent à Beauharnois.

« Le Groupe St-Pierre compte démanteler ce bateau qui contient des matières potentiellement dangereuses à quelques centaines de mètres de plusieurs résidences et dans un lac St-Louis qui sert de réservoir d’eau potable pour l’île de Montréal », affirme Mme Quach.  « C’est inadmissible qu’on soit laissé dans le noir alors que l’opération comporte autant de risques. »

Ce démantèlement, qui se déroule directement dans l’eau à quelques mètres à peine de la Voie maritime et des écluses de Beauharnois, est un processus délicat et rare, qui mérite un plus grand soin et plus de transparence. Selon les spécialistes, le démantèlement d’un bateau similaire à Kathryn Spirit, dans les conditions proposées par le Groupe St-Pierre, poserait des risques accrus pour la sécurité de l’environnement.

Il faut aussi prendre en considération que le Groupe St-Pierre n’est pas expérimenté pour la démolition et transformation de bateau dans l’eau. Ce serait vraisemblablement une première et on n’a pas pris la peine de contacter la Ville et les ministères de l’Environnement avant de s’embarquer dans une aventure décrier de tous.

Un des problèmes réside aussi dans la liste des produits dangereux à l’intérieur du vieux cargo. Actuellement aucune instance gouvernementale n’a une liste détaillée de ces produits potentiellement dangereux et le Groupe St-Pierre ne compte pas rendre le tout public. La députée de Beauhranois-Salaberry et son équipe ont frappé à plusieurs portes à Ottawa et ils ont même contacté à 6 ou 7 reprises le Groupe St-Pierre. Les représentants de l’entreprise se bornent à dire que l’opération est conforme. Il ne compte pas dévoiler la liste des produits dangereux à bord du navire.

D’autre part, la dernière communication de la députée avec Environnement Canada remonte au 4 novembre dernier. Encore une fois pas d’échéancier des travaux, pas de détails des composantes à l’intérieur du cargo, ni des méthodes de démolition ou de transformation. Le terme “transformation” a semble-t-il été utilisé à maintes reprises dans les discussions officielles entre la députée et le Groupe St-Pierre. Qu’est-ce qui sera transformé et de quelle façon, on ne le sait pas non plus.

Pendant ce temps, l’entreprise de démolition a installé directement dans l’eau des grands piliers de supports pour, probablement empêcher les vieux bateaux de se retrouver sur la terre ferme si les glaces ajoutent de la pression l’hiver prochain. Est-ce que le groupe St-Pierre avait obtenu des autorisation avant de procéder à ces travaux directement dans l’eau?

Beaucoup de questions demeurent en suspens. Quels sont les produits dangereux à l’intérieur? De quelle façon le démantèlement (ou la transformation) aura lieu ? Quand ? Quels sont les mesures de contrôles ? En cas d’accident, est-ce que les autorités et par ricochet les citoyens seront avisés rapidement ? Actuellement il y a ce qui ressemble a une barge, mais qui est le reste du cargo Jean Raymond (ou Jean Raynor), en plus du Kathryn Spirit, est-ce que le Groupe St-Pierre compte ajouter d’autres carcasses de bateaux pour démolition dans le fleuve ? Quel est l’échéancier ? Est-ce que les Beauharlinois vont devoir vivre longtemps avec un décor d’Halloween?

Pour Anne Quach, « Il y a trop de questions sans réponse pour que le processus soit déjà enclenché. Le public veut en savoir davantage sur les substances impliquées, les risques potentiels et les démarches entreprises par le Groupe St-Pierre pour assurer la sécurité et la santé des citoyens. »

La députée de Beauharnois-Salaberry ajoute que « Pour rassurer la population de la Ville de Beauharnois et de la région, le Groupe St-Pierre devrait faire preuve de transparence et de bonne foi en organisant une rencontre publique pour éclaircir le processus et détailler les démarches entreprises jusqu’ici », conclut Anne Minh-Thu Quach.

La députée s’est exprimée devant les médias jeudi matin sur les terrains de la Voie maritime du St-Laurent juste à côté des écluses. Sur place on constate aisément que les courants vont vers Montréal. S’il advenait un accident lors de la démolition ou de la transformation du cargo Kathryn Spirit et du reste de cargo Jean Raymond, les citoyens riverains des deux côtés du St-Laurent pourraient être touchés.

Laurette Mackey, une citoyenne de Beauharnois qui a initié une pétition de plus de 900 noms était présente ce matin. Elle est inquiète elle aussi de l’intention de démolir directement dans l’eau le Kathryn Spirit. À jute titre Mme Mackey rappelle que depuis des années, les citoyens, les groupes environnementaux et le gouvernement du Québec font de grands efforts pour assainir le lac Saint-Louis et cette portion du Saint-Laurent. Ce serait vraiment triste de retourner plusieurs années en arrière.

Jeudi matin, lors du point de presse, le conseiller municipal Guillaume Lévesque-Sauvé était aussi sur place. Ce dossier est suivi de prêt par la Ville de Beauharnois depuis le mois d’août. Beauharnois multiplie les démarches pour empêcher le Groupe St-Pierre de procéder.

À suivre… en 2012 !

 


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