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Salaberry-de-Valleyfield se souvient de Madeleine Parent

Espace-Madeleine-Parent-Plaque-commemorative-Photo-INFOSuroit-com_(Marie-Ève Rochefort) – C’est sous le soleil qu’a été dévoilée lundi dernier (26 novembre), la plaque soulignant l’œuvre et l’héritage social de madame Madeleine Parent, une féministe et syndicaliste ayant été très active dans la région.

La plaque commémorative est aménagée à l’Espace Madeleine-Parent, attenant à l’usine de traitement d’eau potable Marcelle-B.-Trépanier, à Salaberry-de-Valleyfield.

Espace-Madeleine-Parent-Pierre-Lagrenade-Lorraine-Page-et-Denis-Lapointe-Photo-INFOSuroit-com_Plusieurs personnes se sont réunies pour rendre hommage à la défunte, dont madame Lorraine Pagé, présidente du conseil d’administration de la Fondation Léa-Roback, qui a pour mission de promouvoir l’accès universel à l’éducation pour les femmes, notamment.

Elle aura rappelé que Madeleine Parent était une amie de madame Roback, deux militantes en quête de justice sociale, ayant toutes deux pour objectif d’améliorer les conditions de travail des ouvriers et des femmes.

À Salaberry-de-Valleyfield, on se souvient de cette grande dame surtout grâce à son implication dans le combat des ouvriers du textile dans les années 40. Mme Parent aura contribué, en 1942, à l’organisation syndicale des ouvriers de la Dominion Textile sous la bannière des Ouvriers unis du textile d’Amérique. En 1946, des employés des usines de Saint-Henri, d’Hochelaga et de Salaberry-de-Valleyfield déclencheront des grèves pour dénoncer les mauvaises conditions de travail, grèves auxquelles aura pris part Madeleine Parent.

Pour le maire de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, Denis Lapointe, cette plaque commémore le combat des quelque 6 000 ouvriers qui travaillaient dans l’industrie du coton, eux qui livraient un combat pour la syndicalisation. Il a aussi rappelé la présence de madame Parent lors de l’inauguration du monument Le souffle d’Éole, le 3 septembre 1999, une œuvre composée de trois sculptures rendant hommage aux travailleurs et travailleuses de la Montreal Cotton.

Pierre Lagrenade, président de la coalition intersyndicale COTON-46, était aussi présent pour rappeler quelques détails reliés à l’histoire de la célèbre militante. Il a d’ailleurs fait mention qu’elle devait se cacher dans les maisons des grévistes pour éviter d’être arrêtée, mais elle tomba entre les mains des policiers le 13 août 1946.

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Guy Leclair, Pierre Lagrenade, Mario Trépanier, Lorraine Pagé et Denis Lapointe ©Photo INFOSuroit.com

Madeleine Parent aura été exilée en Ontario pendant plus de 30 ans. Elle y créera différents syndicaux locaux indépendants des syndicats américains avant de revenir au Québec en 1978 pour défendre à nouveau la cause des travailleurs, des femmes, des autochtones et des immigrants. On lui décernera le Prix Idola Saint-Jean, en 1993, remis à une femme ou à un groupe de femmes ayant contribué à l’amélioration de la situation des femmes et à l’avancement du féminisme au Québec.

C’est à l’âge de 93 ans, dans la nuit du 11 mars 2012, que la militante cédera à la maladie. D’ailleurs, rappelons qu’en mai dernier, le Jardin des Éléments à Salaberry-de-Valleyfield a été rebaptisé Espace Madeleine-Parent en l’honneur de la défunte.

De son côté, Mario Trépanier, artiste professionnel et coordonnateur chez l’organisme Via l’Anse, a pris la parole au nom des organismes communautaires de la région. Pour lui, la plaque a pour mission de rappeler l’importance de ne pas perdre de vue nos causes sociales.

Aujourd’hui, si la condition des femmes et des ouvriers semblent meilleure, c’est peut-être un peu grâce à Madeleine Parent… Et heureusement Salaberry-de-Valleyfield se souvient 🙂


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