Détruire une maison patrimoniale pour agrandir la résidence Dufferin

maison-patrimoniale-a-detruire-pour-agrandissement-residence-a-Valleyfield-Photo-INFOSuroit(Marie-Ève Rochefort) – La Ville de Salaberry-de-Valleyfield a officiellement annoncé ce matin (21 février) la démolition d’une maison patrimoniale de la rue Dufferin et la tenue d’une consultation publique le 17 mars prochain au sujet de la modification du règlement de zonage afin de permettre au propriétaire des lieux un projet d’agrandissement.

J_L_Pomerleau-M_Pharand-et-D_Lapointe-demolition-maison-patrimoniale-Dufferin-Valleyfield-photo-INFOSuroit_comC’est du moins ce qui a été présenté par Jean-Luc Pomerleau, conseiller municipal du district Champlain, Martin Pharand, directeur du Service de l’urbanisme et des permis ainsi que le maire Denis Lapointe

Rappelons qu’en juillet dernier, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield avait reculé au sujet de la décision d’autoriser la démolition des bâtiments portant les numéros civiques 98 et 100 pour agrandir la résidence Le Dufferin. Vous retrouverez d’ailleurs tous les détails dans l’article Maison patrimoniale de la rue Dufferin – Valleyfield recule. Le maire avait même adressé une lettre d’opinion à la population par la voie des médias. Son discours est toutefois différent en 2014. Selon lui, un long travail aurait été effectué pour trouver des alternatives à ce choix, mais en vain.

« On a essayé de trouver des solutions pour conserver le bâtiment, mais il y a eu détérioration marqué depuis un certain temps. Il y a eu infiltration d’eau, fissuration importante et affaissement important du bâtiment […]  La compagnie nous a offert le bâtiment pour 1 $ mais il fallait le déménager. Il est dans un état de détérioration où on ne pourra pas le récupérer sans y investir des sommes d’argent phénoménales. La solution originale, soit de l’enlever et de faire une extension, devenait presque la seule solution possible, réalisable et rentable. Le service d’urbanisme va travailler avec les architectes de l’entreprise pour voir comment on peut faire un rappel architecturale. Ça sera un clin d’œil patrimonial qui pourra se faire », a commenté monsieur Lapointe

Le conseiller municipal Jean-Luc Pomerleau semblait être du même avis que le maire.

« Si le bâtiment était en bonne condition, on pourrait parler de préservation. Mais il y a eu des inspections et c’est quasiment à faire peur. Il y a de l’argent à investir comme ça se peut pas. Est-ce qu’on investi l’argent des citoyens ou on laisse les entrepreneurs, les investisseurs construire ? Eux investissent, on se retrouve avec 80 places de plus pour les personnes âgées, c’est des revenus de taxes et on parle d’un secteur patrimonial, mais le secteur se retrouve entre Dufferin et le boulevard du Havre. S’il y une partie de la nouvelle structure qui est adaptée au look actuel, ça va garder un certain cachet. C’est beau regarder en arrière, mais faut regarder en avant aussi », a-t-il fait savoir.

Voici donc un récapitulatif des prochaines étapes relativement à ce dossier :

  • maison-patrimoniale-en-peril-avec-agrandissement-residence-Dufferin-a-Valleyfield-Photo-INFOSuroit_comConsultation publique le 17 mars pour la modification du règlement de zonage;
  • Prise d’une décision du conseil municipal à la lumière des récentes informations;
  • Adoption du règlement final au mois d’avril;
  • Période d’approbation référendaire;
  • Dépendamment du nombre de signataires, possibilité d’un registre.

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Pour tout savoir sur la saga entourant le projet de démolition de la maison patrimoniale sur la rue Dufferin, je vous invite à lire ou à relire les articles suivants :

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7 Réponse à "Détruire une maison patrimoniale pour agrandir la résidence Dufferin"

  1. Pierre Villeneuve dit :

    PAS ILLÉGAL, MAIS IMMORAL

    À Salaberry-de-Valleyfield, les dernières élections municipales n’ont rien changé. Bien au contraire ! Les nouveaux élus sont vite rentrés dans le rang malgré l’évocation, chez certains, d’une promesse de changement ou de renouveau.

    Malgré cela, la scène politique locale tend néanmoins à se transformer. Il devient de plus en plus probant qu’une forte majorité de citoyens ne fait plus confiance aux élus censés les représenter. Il suffit de parler à ses proches, à ses voisins ou à ses collègues de travail pour voir qu’il y a un décalage croissant entre les décisions du conseil municipal et les aspirations de la population.

    La grogne contre les élus est perceptible à chaque nouvelle séance du conseil ainsi que dans les médias traditionnels et sociaux. Qu’il s’agisse des hausses de taxes, de la mauvaise qualité du déneigement et d’autres services, de la poussière noire de la Diageo, du bruit et du nombre de véhicules lourds sur le boulevard Monseigneur-Langlois, du réaménagement du centre-ville ou du déménagement du marché public, les gens expriment régulièrement leurs insatisfactions et récriminations, et cela, souvent sans mettre de gants blancs tant ils sont désabusés ou choqués.

    Ces gens sont conscients que l’administration du maire Denis Lapointe leur impose ses décisions et agit en les considérant comme des intervenants négligeables dans le processus décisionnel.

    La dernière décision unilatérale en date est celle d’émettre en catimini un permis pour permettre la démolition rapide de la maison patrimoniale du 98-100, rue Dufferin. Ainsi, la population du quartier a été sournoisement mise devant un fait accompli malgré l’opposition qu’elle avait exprimée voilà quelques mois à peine. Avec l’assentiment de leur «nouveau» conseiller municipal, M. Jean-Luc Pomerleau, cette décision a même été prise avant que soit modifié le règlement de zonage visant à autoriser le propriétaire de la résidence Le Dufferin à agrandir son immeuble.

    Ce déni de démocratie n’est peut-être pas illégal, mais il n’en demeure pas moins immoral. La Ville a en effet sciemment fermé les yeux. Elle n’a rien fait pour empêcher la maison patrimoniale de se détériorer au cours des derniers mois. Ailleurs, il y a des règlements qui obligent les propriétaires à entretenir adéquatement leurs immeubles et à ne pas les négliger volontairement.

    En agissant de la sorte, la Ville a désormais concédé aux promoteurs le droit de saccager leurs biens immobiliers pour les démolir à leur guise et en tirer profit, peu importe leur valeur historique et patrimoniale. Pourtant, le maire Lapointe s’était engagé en campagne électorale à «créer un fonds du patrimoine pour l’aide à la rénovation des bâtiments anciens et patrimoniaux.»

    Le Plan d’action en développement durable avec une majeure en environnement de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield préconise la promotion de la participation citoyenne. Or, force est de reconnaître que ce concept vertueux n’engage pas le conseil municipal à faire preuve de plus de transparence et à modifier son mode archaïque de gouvernance lorsqu’il s’agit de décisions d’importance et d’intérêts privés.

    Conséquemment, il ne faut pas s’étonner de la croissance du cynisme et de l’indignation de la population à l’égard des élus municipaux.

  2. Pierre Villeneuve dit :

    La maison a été démolie ce matin…

  3. Pierre Villeneuve dit :

    La maison patrimoniale de Salaberry-de-Valleyfield serait démolie dans les prochains jours pour prendre de court le ministre de la Culture et des communications Maka Kotto.

  4. Pierre Villeneuve dit :

    Quel paternalisme M. Pomerleau !

    Pomerleau comme dans Jean-Luc Pomerleau, conseiller municipal et promoteur de la démolition.

  5. Miguel Pomerleau dit :

    Peut-être auriez vous dû l’acheter à cette époque M. Jones ? Mais pourquoi donc ne l’avez vous pas fais? trop d’argent à investir sur les travaux?
    J’ai bien hâte de voir les photos de l’état des lieux, ravalerez vous votre honte? Je me demande combien rapporte de taxes un tel bâtiment vs un centre de personnes âgées fonctionnel, connaissez vous les coûts engendrés à la réfection d’un tel bâtiment (voir l’affaissement) j’en doute!

  6. Pierre Jones dit :

    Quelle honte!

    Le maire et ses conseillers reviennent sur leur parole. Le rapport de l’expert condamnant la destruction ne tiens plus et on a que faire de l’opinion des citoyens face à la DESTRUCTION de magnifiques résidences carrément patrimoniales qui illustrent éloquemment l’héritage précieux de Salaberry de Valleyfield.
    Les larbins du conseil de ville sont à la remorque de l’investisseur et essayent de faire croire que les propriétés sont tellement délabrées qu’il n’y a plus maintenant qu’à les démolir.

    Quelle lâcheté politique ou bien y a-t-il anguille sous roche?

    Pourquoi le conseil et son maire forcent-ils tant que ça la note pour démolir le patrimoine bâti?
    Pourquoi après que le comité consultatif d’urbanisme de la ville ait donné un avis négatif sur le projet, l’an dernier, le conseil a-t-il du revers de la main refusé l’avis et autorisé l’adoption d’un règlement de zonage soumis à un registre. Registre qui a démontré clairement la volonté de la population concernée de s’opposer à une telle manœuvre sacrilège.
    Non satisfait de l’opinion défavorable des citoyens à un tel projet pourquoi la ville a-t-elle encore une fois modifié la proposition de règlement, en manipulant les paramètres du registre pour essayer encore une fois de ne pas avoir à tenir un référendum sur la question?
    Finalement la ville a abandonné et à retiré le 2e règlement de zonage devant la grogne de la population et engagé un expert qui en est arrivé aux mêmes conclusions que les citoyens contestant cette abominable décision.
    La question qui résonne encore quand on voit cette 4e tentative tellement cousue de fils blanc: Pourquoi tant d’acharnement, de la part des élus, à démolir ces magnifiques demeures?
    Ce qui est le plus risible ce sont les commentaires tellement ridicules du conseiller de ce quartier par rapport à la condition des maisons. Des affirmations totalement gratuites, sans aucun fondement basé sur des faits, comme le rapport d’un expert et ce Monsieur qui s’improvise juge de la situation n’a aucune connaissance du dossier et aucune évidence de ce qu’il avance.
    Personnellement notre famille sommes propriétaires et habitons une résidence patrimoniale, sur la rue Maden, bâtie en 1885 par la Montreal Cotton Co. communément appelée MOCO, dans le temps et nous sommes très fiers de notre vieille maison. Comme beaucoup de gens dans notre situation nous avons investi chèrement dans l’entretiens de notre résidence et elle est toujours en excellente condition parce que ces maisons étaient construites pour résister aux affres du temps. Alors nous sourions en lisant les commentaires farfelus de M. Pomerleau. D’autant plus que l’une de ces deux maisons à été mise en vente par sa propriétaire il y a quelques années et nous étions allé la visiter dans le but de possiblement l’acheter. À ce moment elle était non seulement en très bonne condition mais elle avait été très bien entretenue au cours de ses cents ans d’existence. Alors M. Pomerleau taisez-vous SVP.
    J’espère que la population va se mobiliser encore une fois et refuser ce ridicule pactole que la ville veux ABSOLUMENT faire avec ce promoteur.

  7. Pierre Villeneuve dit :

    Faut-il s’en étonner ? Il ne s’agit pas de la première volte-face de l’administration du maire Denis Lapointe.

    Pourtant, dans son récent programme électoral, le maire Denis Lapointe s’était engagé à «Créer un fonds du patrimoine pour l’aide à la rénovation des bâtiments anciens et patrimoniaux.»

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